Qui est à l’origine du déficit public abyssal de la France ? Etat et collectivités locales se rejettent régulièrement la responsabilité. La Cour des comptes, dans un rapport publié ce jeudi 3 octobre, épingle les collectivités locales et particulièrement l’augmentation de leurs effectifs. L’institution préconise de supprimer 100 000 postes. Un rapport qui ulcère évidemment au niveau local. Exemple au département de la Haute-Vienne et à Limoges Métropole, deux des plus gros employeurs d’agents.
C'est une proposition qui ne passe pas. Un rapport de la Cour des comptes propose une piste d’économie drastique en suggérant de supprimer 100 000 postes de fonctionnaires territoriaux. Un régime drastique que les collectivités territoriales ont beaucoup de mal à envisager.
Menace sur le nombre d'agents ?
À Limoges, la Maison du département de la Brégère abrite une vingtaine d’agents. Ils assurent la prise en charge sociale, du nourrisson à la personne âgée. La fréquentation du public ne cesse d’augmenter. 5 000 bénéficiaires ont été accueillis l’an dernier. Le personnel est face à une réalité qui leur fait prendre conscience chaque jour de l'importance de leur présence.
On est très utiles en matière de prévention, d'accompagnement, on rencontre tous les publics, surtout fragiles qui ont besoin d'être accompagnés au quotidien
Caroline BessaguetDirectrice de la Maison du département de la Brégère à Limoges
Ces agents sont-ils menacés ? Dans son dernier rapport, la Cour des comptes préconise de supprimer 100 000 emplois dans les collectivités locales qui auraient trop embauché depuis 10 ans.
En Haute-Vienne, il y a 12 600 agents. Le département en compte 1 500 à lui seul, un chiffre stable depuis 2013. Le président du département dénonce un travail de sape de l’État.
C'est une dérive dangereuse, car les économies d'aujourd'hui seront des dépenses très très chères demain, lorsque les services n'auront pas été assurés à temps
Jean-Claude LebloisPrésident du Conseil départemental de la Haute-Vienne
Même son de cloche à Limoges Métropole, où 8 26 agents s’occupent de l’eau, des transports ou des poubelles. Son président dit ne pas avoir l'impression d'avoir une masse salariale pléthorique et salue le travail quotidien de l'ensemble de ses agents.
Si on me dit demain de faire avec 80 agents de moins, je ne saurai pas faire eu égard à ce qu'on me demande de faire en terme de compétences
Guillaume Guérin, Président de Limoges Métropole
Si le gouvernement décide d’appliquer les préconisations de la Cour des comptes, il devra s’attendre à une très forte résistance des collectivités locales.