La Région Occitanie a accepté de financer la 3éme ligne du métro Toulousain. Le déblocage d'une enveloppe de 150 millions d'euros est voté en 2019. Mais, 4 ans après, toujours pas de convention de financement et aucun euro n'a été versé. Un blocage qui dure depuis plusieurs années et qui cache, peut-être, des difficultés financières de la part de la collectivité.
La construction de la 3ème ligne de métro est le plus grand chantier de l'histoire de Toulouse. C'est le plus important et le plus imposant jamais lancé en raison des travaux nécessaires : 5 tunneliers en simultané, 3 ans de "gros œuvre". Mais c'est également un mastodonte financier : 3,1 milliards d'euros.
En 2016, le conseil régional d'Occitanie accepte de participer au financement. Carole Delga fixe des conditions. Mais, en 2019, un vote intervient et concrétise un engagement à la hauteur de 150 millions d'euros.
Cette enveloppe ne rentre pas directement dans le financement de la 3eme ligne. Le conseil régional s'engage à prendre les charges les "fonctionnalités" c'est-à-dire les connexions entre le métro et 5 gares TER. Une prise en charge qui tarde puisque l'argent n'est toujours pas sur la table.
5 années de blocage et une incompréhension totale
Depuis 5 ans et alors que les travaux ont commencé en décembre 2022, aucun euro n'a quitté les caisses régionales. Le conseil départemental de la Haute-Garonne est également engagé et pour un montant supérieur à celui de la Région Occitanie : 205 millions d'euros. Mais, une convention de financement a été signée et des versements sont intervenus. Du côté de Tisséo et de Toulouse Métropole, l'attitude du département est d'ailleurs "saluée".
Transports : la Région prête à financer la 3ème ligne de métro à Toulouse sous conditions https://t.co/rVUYML1Mi2 pic.twitter.com/GxgRlyqz4i
— France 3 Occitanie (@F3Occitanie) July 19, 2016
"On sait que ce n'est pas simple financièrement pour le conseil départemental. Ce n'est pas un jugement, je ne dis pas que c'est bien ou pas bien, c'est juste factuel. C'est compliqué dans les départements en terme budget. Mais ils sont réglos et ils payent" souligne un élu.
En revanche, s'agissant du conseil régional, c'est le "statu quo" et même le "black out".
Une source interne à Tisséo déclare : " voilà 18 mois qu'une convention est établie. Elle est prête à être signée et rien ne se passe pas. Les équipes de Tisséo rencontrent celles de la Région et on dirait qu'il ne faut surtout pas parler du dossier. On n'a même pas d'explication. On ne comprend pas ce qui bloque. C'est juste incompréhensible".
Un déblocage en vue ?
Après plusieurs années de "gel", les 150 millions promis par le conseil régional pourraient bien arriver prochainement. En effet, contactée, la Région déclare que "même si c'est un peu plus compliqué, en 2019 la Région s'est engagée sur le principe d'un soutien s'agissant de l'interconnexion de 5 gares avec le métro sous réserve que l'on se mette d'accord sur une convention".
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Pas de convention, pas de financement. Et, évidemment, la question qui se pose immédiatement est : à quelles conditions un accord est-il possible ?
La Région livre un commencement de réponse : "les discussions sur le SERM". Autrement dit, le point de blocage se situe au niveau d'un autre dossier, toujours sur les transports, le Service Express Régional Métropolitain (SERM). Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, ne souhaite pas mettre la main à la poche.
Un contexte financier tendu
En retour, la Région traîne les pieds sur le financement du métro toulousain. Ce jeu de "donnant-donnant" pourrait-il conduire à une "rupture" et à une remise en cause d'une participation de la région Occitanie à 3eme ligne ?
Visiblement non. En effet, la Région précise que les 150 millions - tant attendus pourraient être versés dans "l'année". Pas de précision sur la date de la signature de la convention, préalable au versement de l'argent. Pas de détail sur les dates et les montants des paiements.
Une chose est certaine. Le versement de l'argent - s'il se confirme - interviendra dans un contexte financier particulièrement tendu pour le conseil régional. Dans plusieurs départements, surtout le Gers, des subventions régionales se font attendre. De quoi s'interroger sur le véritable état de santé des finances de la collectivité.