Le Limoges CSP s’est donné un espoir dans la qualification au Top 16 d’Eurocup, en s’imposant sur son parquet 91-82 face aux Turcs du Tofas Bursa, dans une rencontre pas loin d’être la plus aboutie de la saison !
Dieu que ce CSP est paradoxal !
On le croyait à terre, en crise, à quarante minutes de quitter l’Europe, dans ce qui semblait être une rencontre quasi anecdotique, en comparaison de celle qui s’annonce dimanche, et qui n’avait d’ailleurs pas garnie Beaublanc, kops compris, très loin de là !
Et voilà que quatre quart temps plus tard, il peut non seulement toujours prétendre à lutter sur le vieux continent, mais également à des lendemains un peu meilleurs, vue la prestation offerte !
Oh, tout ne fut pas parfait mais, rarement cette saison, on aura vu l’équipe jouer avec cette volonté, cette abnégation, cette hargne !
Il y eut, tenez-vous bien, de la défense, des rebonds, des passes, du jeu, un banc et même, et pour le coup c’est une belle nouveauté, des nerfs et du sang froid !
L’entame était parfaite, et d’un énorme trois points, Hugo Invernizzi permettait aux siens de déjà mener 10-3, après seulement trois minutes.
Mais les Turques revenaient, et prenaient même la tête un instant, 12-13, à la moitié de ce premier quart !
Les démons du CSP planaient sur Beaublanc…
Pourtant, sans s’affoler, les hommes d’Alfred Julbe se reprenaient, et finissaient, tout un symbole, avec un trois points manqué d’Anthony Brown, cependant précieux et très intéressant, panier néanmoins « claqué » au buzzer par Jerry Boutsiele : 30-23 pour Limoges.
Le deuxième quart était moins prolifique, et plus serré, mais imperceptiblement, le CSP accentuait son avance et, dans le sillage de Semaj Christon, regagnait les vestiaires en tête, 49-38.
On parlait de démons, un peu plus haut… On connaît celui qui hante Limoges, généralement dans le troisième quart-temps. Et, en voyant les Turques revenir, inlassablement, on se dit que cette soirée n’allait pas échapper à cette triste règle, que cette belle première mi-temps n’allait servir à rien, qu’on allait dire adieu à l’Europe, et s’enfoncer dans l’une de ces crises dont le CSP a le secret !
Pourtant, et bien que les visiteurs recollaient à cinq longueurs, 67-62, on n’assistait pas à proprement parler à un trou d’air, plutôt, à un coup de moins bien, que Limoges ne gérait finalement pas si mal…
Impression confirmée dès l’entame du dernier quart, où l’on voyait Varanauskas marquer un trois points, c’est dire !
Et même avec Conklin, Christon et Sanford rapidement à quatre fautes (Conklin sortira éliminé, à une minute trente de la fin), Limoges se battait, Limoges s’arrachait, dans un très gros combat sous les paniers.
À un peu plus de trois minutes du terme, Invernizzi, d’un shoot stratosphérique, plaçait le CSP dans une situation plus que confortable, avec son plus gros écart du match, 91-73 !
La fin fut pour les visiteurs, qui revinrent, mais de trop loin, et Limoges s’imposait donc, 91-82, sans toutefois reprendre le point-average aux Turcs.
Christon, Invernizzi, Conklin et Brown furent certes les grandes satisfactions de la soirée, mais c’est véritablement une équipe, avec des tripes, du cœur, des nerfs ET une défense (!!!), que l’on avait vu gagner.
Avec cette victoire, le CSP se donne donc un peu d’air… Limoges peut toujours croire (un peu) en l’Europe, Limoges a (un peu) éloigné la crise. Mais attention. Si ce Beaublanc clairsemé était agréablement surpris, il va sans dire que celui de dimanche, que l’on attend plus rempli, aura autant sinon plus d’exigences. Car c’est Pau qui va se présenter sur le parquet. Et le succès de ce mercredi n’aura aucun poids face à une éventuelle défaite dominicale.