Depuis le mercredi 18 Mars, la direction du numéro 1 de l'appareillage électrique a imposé à son personnel 8 RTT employeurs : 4 pour cette année et 4 autres pour l’année prochaine ! Mécontentement de la part des salariés restés confinés.
Et pour cause, explique Lionel Guy, secrétaire CGT Legrand Limoges :
Et un salarié sous couvert de l'anonymat de s’inquiéter des conditions sanitaires au sein de l’entreprise :La direction veut une reprise du travail alors qu’elle ne nous a pas encore présenté les mesures de précaution. Elle veut avoir recours au volontariat sinon elle nous demande de prendre le plus de congés possible en s’appuyant sur les ordonnances annoncées le 25 mars par le gouvernement
C’est déjà compliqué d’aller faire ses courses, je n’ai pas envie d’aller retrouver les collègues au travail tous les jours. Ce n’est pas engageant surtout quand on voit à la télévision ce qui se passe dans les hôpitaux. Les prises électriques, ce n’est pas l’essentiel !
Malgré plusieurs sollicitations, la direction du groupe Legrand ne souhaite pas s’exprimer. Seule information officielle, ces quelques mots sur le site de l’entreprise :
Chers Clients et Partenaires,
Face à la situation sanitaire inédite que nous connaissons, Legrand prend des mesures, en premier lieu, la sécurité et la santé de ses équipes.
Nous vous informons que Legrand a pris la décision de suspendre temporairement l’activité de ses sites industriels en France. Soucieux d’assurer une continuité de service auprès de nos clients et de nos partenaires, notre site logistique et notre service Administration des Ventes restent ouverts.
Nous suivons l’évolution de la situation en permanence et nous vous tiendrons bien sûr informés des nouvelles dispositions qui seront prises.
Merci de votre confiance
Legrand
La CGT, par la voix de son secrétaire, estime que Legrand opère dans un secteur qui n’est pas jugé essentiel à la continuité de la vie économique et à la sûreté de la nation comme l’agro-alimentaire.
En plus, il y a des stocks et le BTP et les électriciens sont à l’arrêt comme les filières en Italie et en Espagne
Les instances syndicales envisagent d’avoir recours au « délit d’entrave »
Mercredi 01er Avril, les mesures de précaution devraient être présentées en Commission Santé et Sécurité au Travail.Nous n’avons que très peu d’informations, on ne sait pas qui est présent dans l’entreprise actuellement ? Quel est le nombre de télétravailleurs ? Pourquoi les gardes d’enfants ne sont-elles pas renouvelées ? Nous n’avons pas de réponse, il reste beaucoup de points à éclaircir, conclut Lionel Guy.
En attendant, Lionel Guy constate :
La dernière communication en date du groupe Legrand est parue dans le journal Les Echos du 28 mars dernier sous le titre : « Legrand : priorité à la défense de la marge et au cash-flow ». Dans cet article consacré à la capacité de l’entreprise à résister à la crise, c’est Benoît Coquart, le directeur général du groupe, qui s’exprime :Legrand refuse le chômage partiel. Le groupe veut pouvoir verser des dividendes à ses actionnaires
Et nos confrères des Echos d’apporter leur analyse :Nous avons très tôt adapté notre organisation et relayé au sein du groupe des consignes claires visant à appliquer les règles diffusées par les gouvernements et autorités sanitaires
« Le modèle de développement (de Legrand) repose sur une croissance organique récurrente et une politique d’acquisition de petites sociétés ciblées. Avec la crise, des opportunités pourraient se faire jour. Or la situation financière de Legrand est solide, ce qui lui permettrait d’en profiter ».