Télétravail : avantages et inconvénients, quatre ans après la pandémie de Covid-19

Il y a près de quatre ans, le premier confinement débutait et de nombreux salariés découvraient le télétravail. Depuis quelques mois, les accords d'entreprise, arrivés à échéance, sont renégociés. Le télétravail était le thème de notre rubrique "Droits de cité, ce lundi 4 mars 2024. Quel bilan aujourd'hui ? Échanges de points de vue entre présidente du MEDEF en Limousin et le secrétaire général de l'union CGT en Haute-Vienne.

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C'est une petite révolution provoquée par la Covid-19 : le télétravail. Avant la pandémie, moins de 5% des salariés le pratiquaient. Pendant les confinements, ce chiffre a bondi à 40%. Quatre ans après cet épisode pandémique, le télétravail était-il juste une solution provisoire au confinement, ou est-il devenu l'avenir du travail ? Cette pratique motive-t-elle des salariés à s'installer en Limousin ?

Un outil de recrutement en Limousin

"Il est évident que le télétravail est un outil pour permettre aux entreprises de recruter de jeunes talents, de les attirer chez nous, voire, malheureusement, d'aller recruter des talents que nous n'avons pas sur nos territoires, à l'extérieur", expose Dorothée Ferreira, présidente du MEDEF en Limousin.

Un point de vue que ne partage pas totalement Arnaud Raffier, secrétaire général de l'union CGT en Haute-Vienne : "11 000 citoyens ont quitté le Limousin ces dernières années. Si les travailleurs plébiscitent le télétravail, c'est parce qu'ils ont des problématiques au niveau des conditions de travail dans leur entreprise. Il y a un mal-être qui s'installe, c'est une des premières raisons d'arrêt de travail aujourd'hui. Ils veulent aussi économiser sur le coût de la vie avec les prix du carburant, etc." Dorothée Ferreira, présidente du MEDEF en Limousin, répond : "La plupart des personnes qui étaient à 100% en télétravail ont, d'elles-mêmes, demandé à revenir en entreprise."

Un à deux jours de télétravail par semaine

Selon la présidente du MEDEF en Limousin, 86% des salariés ont la possibilité de faire du télétravail et en sont satisfaits. "Les 14% restants trouvent qu'il n'y a pas assez de jours de télétravail. Parfois, on peut manquer de moyens ou de flexibilité d'horaires, mais les conditions, c'est s'adapter, fournir des outils technologiques... On est passé à un, voire deux jours de télétravail, en accord avec le salarié."

Le baromètre RSE du MEDEF indique que "le télétravail est plus répandu chez les 25-34 ans. Ceux qui pourraient faire du télétravail, mais qui le refusent et qui préfèrent rester en entreprise, sont plutôt sur la tranche d'âge 16-24 ans".

Pour Arnaud Raffier, secrétaire général de l'union CGT en Haute-Vienne, l'accompagnement n'est pas suffisant : "Même si on économise sur l'argent, il nous faut un ordinateur, un siège spécifique... Si on veut favoriser le télétravail, il va falloir améliorer les conditions de travail. Tout le monde n'a pas un espace réservé chez lui pour pouvoir télétravailler dans de bonnes conditions."

"Il faut toujours en faire plus, plus, plus"

Une étude menée par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) auprès d'employeurs et salariés dans 25 pays européens établit une baisse de productivité quand le télétravail excède deux jours par semaine. "Trop de télétravail empêche parfois la cohésion d'équipe, on a tous besoin quand on va au travail d'interagir avec les collègues, c'est ce qui permet de réfléchir et de confronter des idées", explique Dorothée Ferreira, présidente du MEDEF en Limousin.

Pour Arnaud Raffier, "c'est indispensable que le salarié ait le choix de faire du télétravail ou pas. Aujourd'hui, on subit le travail. On va travailler pour subvenir à nos besoins. Le télétravail n'a apporté aucune solution, il faut toujours en faire plus, plus, plus", regrette Arnaud Raffier.

Au-delà de la mise en place du télétravail, la pandémie aurait également changé le rapport des salariés au travail et la perception qu'ils en ont.

Débat entre Dorothée Ferreira, présidente du MEDEF en Limousin, et Arnaud Raffier, secrétaire général de l'union CGT en Haute-Vienne, diffusé ce lundi 4 mars sur notre édition ICI 19/20 de France 3 Limousin :

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Débat entre Dorothée Ferreira, présidente du MEDEF en Limousin, et Arnaud Raffier, secrétaire général de l'union CGT en Haute-Vienne, diffusé ce lundi 4 mars sur notre édition ICI 19/20 de France 3 Limousin. ©France Télévisions

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