Les trains régionaux, dont l'exploitation est confiée à la SNCF, en Nouvelle-Aquitaine, ne sont pas des plus fiables. Ils font partie de ceux qui enregistrent le plus de retard en France. Des chiffres issus de l'Autorité de régulation des transports qui font l'objet d'une étude dans le magazine Que Choisir.

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L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a publié une étude sur la qualité de service des TER, ce mardi 10 septembre, à partir des chiffres de l'Autorité de régulation des Transports.

Près d'un train sur 4 ne circule pas ou arrive en retard

Et sur certains points, la Nouvelle-Aquitaine est en queue de peloton.

Seulement 76,5% des trains régionaux répondent aux attentes des usagers, à savoir, circuler et arriver avec moins de cinq minutes de retard, c'est-à-dire que près d'un train sur quatre est annulé, déprogrammé ou en retard. 

À titre de comparaison, la Bretagne, en tête du classement, enregistre un taux de 93,2%. Plus de neuf trains sur dix circulent comme prévu et arrivent à l'heure. 

Si l'on rentre dans les détails de la ponctualité, la part des trains qui accusent un retard de moins de cinq minutes est de 13% en Nouvelle-Aquitaine, contre 11% pour la moyenne nationale, 5% pour les retards de moins de quinze minutes, contre 4% au niveau national, et de 2% pour les retards de moins de trente minutes, dans la moyenne française. 

En Bretagne, les chiffres sont respectivement de 7, 2 et 1%, des retards donc bien moins fréquents et conséquents que dans notre région. 

La Nouvelle-Aquitaine fait ainsi partie des trois régions où les trains enregistrent le plus de retards compris entre cinq et quinze minutes. 

Des chiffres qui diffèrent

Dans son étude, l'UFC Que Choisir soulève un point : la difficulté d'obtenir des chiffres concordants entre ceux fournis par la SNCF et ceux relevés par l'Autorité de régulation des transports. 

Pour les déprogrammations par exemple. "Si pendant des années, ces chiffres ont été un secret bien gardé, indique l'UFC Que Choisir, le travail de transparence statistique mené par l'Autorité de régulation des Transports, a permis de faire toute la lumière sur ces déprogrammations." 

Car ces données ne figurent pas dans celles fournies par la SNCF. Qui joue sur les termes. Si un train est annulé la veille avant 16 heures, il est considéré comme "déprogrammé". Or l'usager qui ne pourra pas prendre son train, a, bien sûr, un tout autre ressenti. 

Le TER en Nouvelle Aquitaine

Chaque jour, 95 000 voyageurs empruntent un train régional de Nouvelle-Aquitaine, sur l'une des 32 lignes. Cela représente 3410 kilomètres de voies ferrées. 

Depuis 2002, la région est l'autorité organisatrice du transport ferroviaire de voyageurs. L'exploitation des TER est confiée à la SNCF, mais la Région investit dans le renouvellement du matériel, la modernisation des gares...

Avec la région Occitanie, elle vient d'ailleurs de créer une société publique locale, afin de lever 1,1 milliard d'euros pour financer l'achat de nouvelles rames et la rénovation du matériel existant. 

Par ailleurs, la Région Nouvelle-Aquitaine et SNCF Voyageurs ont signé une convention de sept ans, qui les engagent à partir de 2024.

Elle fixe les objectifs de qualité et de service, avec exemple le projet de baisser de 34% le nombre de trains en retard.

La convention prévoit 513 millions d’investissements en maintenance sur le matériel roulant, dans les gares et dans les centres de maintenance. 

Payeur et décideur

"Payeurs, les conseils régionaux sont donc les décideurs, indique l'étude de l'UFC Que Choisir, y compris sur de nombreux aspects qui concernent directement les voyageurs : définition des horaires et des fréquences, exigences sur la ponctualité de service, bonus/malus ou pénalités à l'exploitant en cas de retard trop fréquents, dispositifs d'indemnisation des voyageurs..."

En 2022, précise l'UFC Que Choisir, les annulations relèvent de défaillances sous la responsabilité de l'entreprise ferroviaire à hauteur de 63%. La météo est en cause dans 28% des cas et la défaillance des infrastructures pour 8%.

Mais quel moyen de pression les régions disposent-elles afin d'obliger la SNCF à respecter ses engagements ? Le malus. Or, la majorité des régions ne l'utilisent pas. "Les contrats passés entre les régions et les exploitants ferroviaires prévoient des subventions d'exploitation principalement fixes", explique l'UFC Que Choisir qui précise "les parts que représentent les malus maximaux liés à la qualité de service par rapport à la subvention octroyée par la région sont minimes (moins de 1%)". 

Minimes, sauf en Nouvelle-Aquitaine qui a décidé une augmentation du malus de 25% lors du récent renouvellement de sa convention. 

Un pas en avant, susceptible de faire progresser le service, estime l'UFC Que Choisir qui préconise d'autres mesures. L'association de consommateurs demande au législateur d'agir afin que les données sur les retards, les annulations, les déprogrammations soient disponibles pour chaque ligne de TER en France. Un peu de transparence, pour comprendre où le bât blesse. 

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