Les Halles centrales de Limoges sont en plein travaux de rénovation, et sous le débord du toit, des centaines de carreaux de porcelaines sont eux aussi en train de retrouver leur éclat. Un par un, une restauratrice du patrimoine leur redonne de l'éclat.
Elle est perchée sur son échafaudage, 3 étages au-dessus du sol, Natacha Frenkel restaure les carreaux de porcelaines qui ceinturent les halles centrales de Limoges. 656 plaques, une frise qui fait tout le tour du bâtiment et date de l'époque de sa construction, la fin du 19e siècle.
Sur ces carreaux de porcelaine : des motifs floraux et puis tout un bestiaire, des volailles, des poissons, qui rappelle qu'en ce lieu on vend des victuailles. Le style est reconnaissable pour une spécialiste comme Natacha, qui décèle du 1er coup d’œil ce style un peu japonisant, qui commençait à être en vogue en Europe à la fin des années 1800.
Elle débute par l’indispensable nettoyage puis procède à la restauration. Il faut s’assurer de la solidité de chaque panneau, procéder si besoin à des injections de colle. Il faut ensuite intervenir pour ralentir l’œuvre du temps, solidifier et estomper les fissures, boucher les éclats et faire les raccords de couleur. L’intention doit toujours être esthétique, sans jamais dénaturer l’original.
Si l’endroit et plutôt insolite pour travailler sur de la restauration de porcelaine, le travail reste le même que dans un atelier. Il faut intervenir sur des pièces anciennes, à chaque fois uniques et différentes. Natacha Frenkel va passer 8 semaines sur place pour assurer cette restauration. Une de plus, car cette bretonne est devenue une habituée de Limoges. Elle travaille depuis 13 ans pour le musée de la Porcelaine Adrien Dubouché.
Une fois que les panneaux auront retrouvé leur éclat, des diodes électroluminescentes (leds) seront installées. A la tombée de la nuit, en même temps que l’éclairage public, elles s’éclaireront et, vu d'en bas, les passants ne pourront plus ignorer ces pièces de patrimoine haut perchées.
