Le tour de France arrive ce samedi 8 juillet place Jourdan, dans le centre-ville de Limoges. Au-delà des coureurs, de nombreux acteurs sont mobilisés, tous indispensables pour que la fête soit réussie. On vous en présente quelques-uns.
Dans le centre-ville de Limoges, la place Jourdan a complètement changé de visage. Les façades sont cachées par les portiques et les écrans géants, des camions et des cars étranges squattent chaque emplacement disponible. La seule portion de route dégagée est celle où se déroule l'arrivée.
Un nouvel homme en bleu
C'est Gary qui est arrivé le plus tôt. Il s'active avec ses collègues depuis 8 h sur la ligne d'arrivée. En fait, c'est lui qui la dessine : "On installe les potences de décélération après la ligne avec des panneaux publicitaires, on installe des potences métriques sur les 500 derniers mètres de la course, on prend des mesures sur les côtés..." Ensuite, il faut peindre la ligne sur le sol. À Limoges, c'est assez simple : la route est large, le bitume est noir. C'était plus compliqué à Bordeaux.
Gary est un "Men in blue", "la plus grosse équipe sur le tour". Il n'a pas vraiment le temps de faire du tourisme, mais reconnaît : "Le décor compte beaucoup".
Ne pas rater le finish
Pour une course réussie, il faut également des amateurs de vélo prêts pour de grands sacrifices. Jérôme, originaire d'Aixe-sur-Vienne, est arrivé à 9 h ce samedi matin. Il est installé pile devant la ligne d'arrivée. Et il attend. Mais si le tour se termine au sprint comme la dernière fois avec quelques millièmes de seconde d'écart entre les deux premiers, il avoue qu'il ne verra peut-être pas la différence : "On attendra la vérification de la photo finish"
Mais il est ravi d'en être, malgré la chaleur : "C'est pas souvent qu'on voit ça."
Tout à fond
Pour faire vivre le tour, il faut aussi des spécialistes authentiques qui suivent le vélo depuis toujours. A Limoges, c'est le cas de Ludovic, batteur de rock professionnel : "Le vélo et le rock, c'est pareil, c'est tout à fond !"
Son idole, c'est Pogacar, une véritable rock star : "C'est lui qui a le plus de panache. Avec lui, il y a toujours de l'action, il est toujours là pour faire quelque chose. Je pense qu'il sera très présent demain sur le Puy-de-Dôme."
Faire attention à soi, et aux gens autour
Pour que tout se passe bien, il faut éviter les problèmes de santé. À Limoges, 47 bénévoles de la protection civile sont mobilisés. La responsable opérationnelle Guilaine Poirier sillonne la place Jourdan avec son équipe et donne ses conseils : "Il faut rappeler aux gens qu'il faut s'hydrater. Et essayer de se mettre à l'ombre pour se protéger du soleil."
Pour sa collègue Léa Juan, médecin urgentiste, le risque est réel : "On est en plein cagnard depuis plusieurs jours, on le voit aux urgences avec des gens qui sont déshydratés. Il faut faire attention à soi, et aux gens autour."
Graal
Enfin, pour que tout le monde en profite, les images de Limoges passent à la télé. Dans le car-régie de France Télévisions flotte une ambiance bien locale. Pour Fabien Tricaud, "aujourd'hui, c'est l'étape reine !" Il est Limougeaud, travaille à France 3 Limousin, et depuis 7 ans, il est truquiste sur le Tour de France : "Mon travail, c'est de constamment resituer la course par des graphiques. La côte de Condat, l'arrivée..."
Pour son premier tour de France en 2016, il a eu une petite frustration : "L'arrivée à Limoges s'est jouée sur un sprint indécis. On a attendu longtemps le nom du vainqueur, et on n'a pas beaucoup vu la ville. J'espère que ce sera plus long cette année."
Quoi qu'il arrive, Fabien montrera avec passion les images de cette étape, comme celles des autres régions : "Le Tour de France, c'est le graal dans mon métier. C'est le 3ᵉ événement le plus regardé au monde, et contrairement aux JO ou à la coupe du monde de foot, c'est tous les ans !"