Deux semaines après la mort de deux plongeurs originaires de la Vienne à Saint-Sornin-Leulac (Haute-Vienne), le monde de la plongée reste sous le choc. Si l'enquête de gendarmerie se poursuit, une réouverture imminente du site est envisagée.
Quinze jours après le drame, l'atmosphère demeure très lourde à Saint-Sornin-Leulac, en Haute-Vienne. "Nous sommes tous attristés, c'est toute la plongée qui est endeuillée, raconte Aurélien Lazeiras, président du comité départemental Haute-Vienne de la Fédération française d’études et sports sous-marins (CODEP 87). Il faut savoir que les clubs sont comme des familles pour les amateurs de plongée. Quand on y entre, c'est toujours pour dix, vingt, trente ans... Donc c'est dramatique pour tout le monde."
Le 14 août dernier, deux plongeurs, âgés de 62 et 65 ans, ont été retrouvés morts après une sortie sur le site de l'ancienne carrière d'uranium de Montulat. Une réouverture est à présent envisagée pour le mardi 3 septembre.
"Au sein du comité directeur, nous avons besoin d'en parler en toute transparence, pour savoir s'il y a des choses à améliorer sur le site, détaille Aurélien Lazeiras. Nous allons nous rassembler le lundi 2 septembre. C'est là que nous prendrons la décision. C'est une réunion qui se veut aussi pédagogique. On va faire des tables rondes."
Enquête en cours
Une enquête administrative a également été dirigée par le service départemental à la Jeunesse, à l'Engagement et aux Sports, afin de déterminer si les conditions sur place ne présentent aucune anomalie. "Pour l'ensemble des acteurs concernés, y compris la mairie, tous les feux sont au vert", conclut le président du CODEP 87.
En parallèle, la gendarmerie mène l'enquête pour déterminer les circonstances de l'accident. Les ordinateurs de plongée, communément appelés "boîtes noires", vont faire l'objet d'une analyse. "Avant chaque sortie, les plongeurs doivent annoncer ce qu'ils vont faire, leur programme, explique Aurélien Lazeiras. Les données contenues dans l'ordinateur de bord vont permettre aux gendarmes de retracer le fil de la plongée. Comme il y a eu un accident, il y aura forcément un décalage entre le briefing fait au début par les plongeurs, et le déroulé de la sortie, qui ne s'est pas passée comme prévu."
Les deux sexagénaires disparus étaient membres du club de Montmorillon, dans la Vienne. Au moment du drame, cinq personnes étaient présentes. Trois d'entre elles s'entraînaient sur des aspects techniques, tandis que les deux victimes étaient en promenade. Quand celles-ci ont soudainement lancé un appel de détresse, leurs camarades n'ont rien pu faire.