À cause de travaux réalisés sur la ligne POLT, quatre trains seront supprimés entre le 29 janvier et le 31 mars 2024. Des suppressions de trains problématiques pour les usagers, puisque cela concernera les premiers et les derniers trains de la journée. SNCF préconise d'anticiper le trajet ou de passer par Poitiers et répond aux objections des cheminots.
Entre le 29 janvier et le 31 mars 2024, quatre trains seront supprimés sur la ligne Paris-Orléans-Limoges-Toulouse. La raison : des travaux de régénération des voies qui empêchent la circulation des deux premiers et des deux derniers trains de la journée.
Les trains concernés par ces suppressions sont :
- le 3604 (départ de Brive à 4 heures, arrêt à Limoges à 5 heures, à destination de Paris) sera supprimé du mardi au vendredi. En revanche, il circulera le lundi et les week-ends.
- le 3614 (départ de Brive à 5h, arrêt à Limoges à 6h, à destination de Paris) sera supprimé du mardi au samedi. Il circulera le lundi et le dimanche.
- le 3675 (départ de Paris à 18 h 30 à destination de Brive) sera supprimé du lundi au jeudi. Il circulera du vendredi au dimanche.
- le 3685 (départ de Paris à 19 h 30 à destination de Brive) sera supprimé du lundi au vendredi. Il circulera le samedi et le dimanche.
Des arrêts seront également ajoutés aux gares d'Uzerche, Argenton-sur-Creuse et Issoudin pour le 3624, qui part de Brive à 6h vers Paris, et le 3665, qui part de Paris à 17 h 40 vers Brive.
Face à ces suppressions de train, un geste commercial devrait être proposé dans les prochaines semaines, indique la direction d’Intercités, sans préciser les lignes et les usagers concernés.
Des travaux indispensables pour améliorer la qualité du service de la ligne POLT
Pour régénérer et moderniser les voies de la ligne, le budget s'élève 1,6 milliard d'euros. Ces travaux massifs sont « nécessaires et indispensables pour améliorer la qualité du service de la ligne, qui n'est clairement pas à la hauteur aujourd'hui. Ces travaux se déroulent la nuit, pendant neuf heures consécutives », explique Amandine Thomas-Commin, directrice d'Intercités.
Le problème est que le chantier « nécessite des interruptions de circulation plus ou moins longues, qui ont des conséquences sur la circulation des trains commerciaux », souligne Jean-Luc Gary, directeur territorial de la SNCF réseau Nouvelle-Aquitaine.
500 personnes sont mobilisées pour ces travaux et 37 km de voies totalement changées.
Des suppressions de trains incompréhensibles pour les cheminots
Un non-sens total pour les cheminots de la SNCF, comme nous l'explique Jean-Marc Lahouse, responsable CGT : « Supprimer des trains pour mener les travaux n'est pas un mal nécessaire, car on sait faire sans fermer les voies de circulation. Il n'y a pas une ligne TGV en France qu'on fermerait pendant deux mois pour régénérer les voies. On sait faire autrement, donc sur la ligne POLT, on doit pouvoir le faire aussi. »
Pour le cheminot, cela nécessite de réinternaliser ces travaux au sein de la SNCF. « Actuellement, ce type de chantier est sous-traité par une entreprise privée dont les salariés ne sont pas habilités, ni formés à travailler alors que des trains circulent en parallèle, pour des raisons de sécurité. Alors que les salariés du ferroviaire ont ces habilitations », insiste-t-il.
Ce que défend le cheminot, c'est le fait de travailler en voie contiguë circulée, c'est-à-dire de mener à bien le chantier tout en continuant à faire circuler les trains commerciaux en parallèle. Mais pour le directeur territorial, cette solution ne serait pas possible avec 2027.
Des questions de sécurité et de rendement pour la SNCF
« Cette solution nous semble être la plus opérationnelle pour minimiser les impacts sur la circulation des trains commerciaux. Mais cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, car il faut modifier l'outil de travail. Et il faut convaincre nos partenaires industriels et nos collaborateurs. On a déjà travaillé en voie contiguë circulée, il y a très longtemps, mais on a arrêté pour des questions de sécurité. Si on le fait, il faut que toutes les conditions de sécurité soient réunies et ce ne sera pas avant 2027. »
Outre les questions de sécurité, cette technique n'est pas appliquée aussi pour des raisons de rendement. « Si on travaille comme cela, les chantiers auront un rendement moindre, car on sera obligé d'encadrer le chantier plus fortement. Au lieu de faire un kilomètre de régénération par nuit, on tombera à moins », reconnaît Jean-Luc Gary, directeur territorial de la SNCF réseau Nouvelle-Aquitaine
En attendant, la SNCF espère faire circuler à nouveau au moins un des deux trains du matin et un des deux trains du soir à partir du mois d'avril, car les travaux vont continuer. « Nous sommes encore en train d'y travailler », a affirmé la directrice d'Intercités.