Décidé en 2014, le projet de restructuration de la place de la République de Limoges est toujours en cours. La deuxième phase des travaux s’achève cette semaine. Une troisième et ultime tranche devrait débuter bientôt pour s’achever d’ici trois ou quatre ans.
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage » disait Jean de La Fontaine.
C’est en substance le message qu’Emile-Roger Lombertie, le maire de Limoges, a tenté de faire passer ce jeudi 21 avril pour présenter le résultat des deux ans de travaux de la deuxième phase du chantier de la place de la République.
Conscient de l'étonnement mêlé de lassitude de ses concitoyens devant les années de chantier qui s'égrènent, l'édile a invoqué la complexité technique liée à la présence d'un parking souterrain ou de vestiges archéologiques et les années perdues à cause de la pandémie.
Bonne nouvelle : à partir de la semaine prochaine les engins de chantier vont laisser la place aux Limougeauds. Ils pourront à nouveau flâner dans les rues Porte Tourny, Saint Martial et surtout place Fournier dans un cadre complètement rénové et réaménagé.
Une vaste zone dédiée aux piétons
Désormais le piéton est roi dans ce secteur qui ne sera qu’une partie d'un large périmètre partant du carrefour Tourny, englobant la place de la République elle-même, la rue Fitz-James, la rue Saint Martial et se prolongeant jusqu’à la rue du Clocher en traversant une rue Jean-Jaurès bientôt en partie interdite, elle aussi, aux voitures.
Plus d'arbres, moins de voitures
A l’issue de cette deuxième phase de travaux une cinquantaine de places de parking ont été supprimées, mais la surface végétalisée a été multipliée par cinq. Des arbres et des jardinières ont été plantés le long d’un axe de circulation dont la pente a été adoucie.
C’est place Fournier que le changement est le plus frappant. La physionomie de la place a totalement changé. Du granit de couleur ocre recouvre désormais les parties piétonnes et une fontaine à jets multiples jaillit du sol pour rafraîchir les déambulations estivales.
La statue de Jeanne d’Arc qui s’y trouvait est en cours de restauration. Elle sera réinstallée prochainement un peu plus bas, à l’angle de la rue Saint Pierre et de la rue Porte Tourny, à l’ombre de la vénérable église Saint Pierre.
Encore quelques années de travaux
Mais les engins de chantier ne sont pas prêts de quitter définitivement le secteur. La troisième et dernière phase de travaux s’annonce. Elle devrait durer encore trois ou quatre ans selon le maire.
Il s’agit maintenant d’aménager la zone mitoyenne entre la dalle de la place de la République elle-même, déjà refaite, et la place Fournier où les travaux viennent de s’achever.
Une zone extrêmement délicate puisqu'elle recèle un trésor en son sous-sol : les vestiges de l’abbaye Saint-Martial, édifice monumental aujourd’hui entièrement disparu, mais qui assura pendant plusieurs siècles le rayonnement culturel et religieux de Limoges dans toute l’Europe médiévale chrétienne.
L’idée du projet initial était non seulement de remettre au jour un maximum de vestiges souterrains mais aussi de les protéger et de les mettre en valeur grâce à la construction d’un vaste bâtiment transparent de cuivre et de verre.
Il semblerait qu’en la matière les ambitions de la municipalité soient quelque peu revues à la baisse.
Les modalités de la mise en valeur des vestiges de l'abbaye Saint-Martial pas encore tranchées
Les décisions définitives ne sont pas encore prises. Tout juste sait-on que la galerie marchande, qui devait intégrer le projet, a été abandonnée faute de commerçants suffisants pour l’occuper. Elle devrait être remplacée par les nouveaux locaux de l’Office de Tourisme Municipal qui s’installerait ainsi en cœur de ville.
Le CIAP (Centre d’Interprétation d’Art et du Patrimoine) devrait aussi s’y établir.
Mais nul ne sait pour l’instant comment les vestiges archéologiques de l’abbaye Saint Marial seront mis en valeur par l’aménagement des lieux et l’architecture des nouveaux bâtiments.
Autant dire que les travaux ne sont pas prêts de s’achever place de la République; pas avant 2026 ou 2027 selon le maire et son adjoint à l’urbanisme.
Un chantier d'une décennie qui aura coûté, au minimum, 14 millions d’euros.