Omar Diawara, candidat aux élections départementales du canton 3 de Limoges a porté plainte pour des propos racistes et des menaces de mort sur le marché de la place Marceau à Limoges. Une enquête est en cours. Un temps indécis, il annonce poursuivre sa campagne.
"Je suis motivé, revigoré et prêt à battre campagne contre ces idées-là. Le plus important c’est l’humain et le rejet de l’humain me dégoute et je ne peux rester passif", nous explique ce dimanche 13 juin 2021 Omar Diawara, candidat aux élections départementales du canton 3 de Limoges sur la liste pluripartite "En avant la Haute-Vienne".
Samedi, celui qui est aussi directeur de l'Ehpad "Les Terrasses" de Ladignac-le-Long, raconte avoir été victime d'une agression raciste et de menaces de mort sur le marché de la place Marceau à Limoges. Il a porté plainte au commissariat, accompagné par sa colistière Muriel Jasniak-Laskar, présente au moment des faits. Une enquête est en cours. S’il a souhaité, un temps, se retirer de la campagne, ce dernier a finalement décidé de la poursuivre.
"J’étais en train de tracter au marché avec ma colistière et avec mes soutiens Marie Garnier et Eric Brunier, quand j’ai été interpellé par une personne qui a récupéré un de nos tracts et qui nous a demandé pourquoi je me suis engagé ?", raconte Omar Diawara. Après, dit-il, avoir répondu qu’il était candidat aux élections départementales, l’individu lui aurait demandé s’il avait le droit de se présenter et s’il avait un titre de séjour ? "J’ai répondu que j’avais une pièce d’identité nationale, explique le candidat. C’est là que les propos racistes ont commencé. "Vous n’êtes pas chez vous!" puis des propos très violents. Je ne souhaite pas y revenir".
Des insultes qui sont allées "crescendo", témoigne également Muriel Jasniak-Laskar présente à la séance de tractage.
Deux minutes après, il est revenu avec des propos très agressifs. J’étais interloqué par la détermination des propos et la conviction des paroles. Je voulais protéger ma famille. Je ne voulais pas rester sur le marché… J’ai une fille de deux mois. Je suis parti. Et en partant j’ai dit à ma colistière que je voulais mettre fin à ma campagne. Je ne me suis pas engagé en politique pour entendre ça et me mettre en danger.
Soutien de la classe politique
De nombreuses personnalités de la classe politique ont apporté leur soutien au candidat. Notamment sur les réseaux sociaux. Sophie Beaudoin-Houbière et Pierre Venteau se sont exprimés sur Twitter. "Ce matin, Omar Diawara, candidat aux départementales 2021 de Haute-Vienne, a été violemment pris à partie et a subi injures racistes et menaces de mort. Ces agissements, cette violence, n'ont pas leur place dans notre République et doivent être combattus fermement", indique la députée de la première circonscription de Haute-Vienne.
"Ce matin, en pleine opération de tractage, Omar Diawara, candidat aux élections départementales en Haute-Vienne, a fait l'objet d'injures racistes et de menaces de mort. Je condamne cette violence qui n'a pas sa place dans cette république", écrit le député de la deuxième circonscription.
Ce matin, Omar Diawara, candidat aux #departementales2021 #HauteVienne, a été violemment pris à partie et a subi injures racistes et menaces de mort
— Sophie Beaudouin-H. (@BeaudouinSo) June 12, 2021
Ces agissements, cette violence, n'ont pas leur place dans notre #republique et doivent être combattus fermement#JeNevotepasRn pic.twitter.com/DxtccIPESD
Ce matin en pleine opération de tractage, Omar Diawara, candidat aux élections départementales en Haute-Vienne, a fait l'objet d'injures racistes et de menaces de mort.
— Pierre Venteau (@PierreVenteau) June 12, 2021
Je condamne cette violence qui n'a pas sa place dans cette république. #JenevotepasRN pic.twitter.com/grKCBvniq9
Du côté de ses concurrents aussi, Omar Diawara a eu du soutien. Les candidats au canton 3 de Limoges de la liste "Relève Citoyenne" (Europe Ecologie Les Verts - La France Insoumise) portée par Damien Mazeau et Pierre Frutos, ont annoncé suspendre leur campagne par "solidarité", dimanche 13 juin 2021. "Ce que vient de subir Omar Diawara est une atteinte grave à cette démocratie", expliquent-ils dans leur communiqué. "Ce qui est arrivé hier à Omar Diawara n’est pas un acte banal, et ne doit pas le devenir", concluent-ils et demandent aux autres candidats du canton de "faire de même".
Un temps indécis, Omar Diawara poursuit sa campagne
"Aujourd’hui, je reviens revigoré, déclare-t-il. Je souhaite poursuivre la campagne pour deux raisons. D’abord, j’ai discuté avec ma famille et je ne peux pas laisser prospérer ces idées-là. Mon enfant, je ne veux pas qu’il soit victime de ces propos. Puis, j’ai constaté un élan de solidarité presque unanime des élus des territoires. J’ai eu beaucoup de soutiens, d’autres cantons, des élus politiques locaux, les trois parlementaire sans exceptions, même de Paris. Face à cette quasi-unanimité des soutiens je reviens revigoré et je souhaite continuer la campagne. Je ne dois pas céder à la violence et à cette peur", conclut-il.
Suite à cette agression évoquée par le candidat et à la plainte déposée, une enquête est en cours, a confirmé la police de Limoges.
Voici la liste des candidats dans le canton de Limoges 3 :
- Liste unie PS : Sandrine Rotzler et Stéphane Destruhaut
- Liste Relève Citoyenne : Damien Mazeau (EELV) et Nicole Ferrière (LFI)
- Liste « alternative sociale et écologique 87 » Eric Cluzeaud et Nathalie Lecomte
- Liste DVC « Plateforme commune d’opposition »: Omar Diawara et Muriel Laskar