Les pneumologues de la Haute-Vienne se sont réunis mardi 28 novembre 2023 pour trouver une solution qui évitera la fermeture du service pneumologie de la polyclinique de Limoges. Elle doit être trouvée avant le 1ᵉʳ janvier 2024.
Mardi 28 novembre 2023, l’ordre des médecins de la Haute-Vienne a organisé une réunion avec la quasi-totalité des pneumologues du département. Vingt sur vingt-trois ont répondu présent.
L’objectif était de trouver une solution pour sortir de la crise qui agite depuis quelques semaines la polyclinique de Limoges, dont le service pneumologie risque tout bonnement de disparaître, faute de médecins.
Plusieurs d’entre eux ont démissionné, ne supportant plus le rythme des gardes qui leur est imposé. Selon Agnès Petitgnaud, déléguée de la polyclinique de Limoges, « On nous a confirmé lors d’un CSE que la prise en charge des patients de pneumologie ne sera plus assurée à partir de janvier 2024. »
Après trois démissions annoncées, il ne restera bientôt plus que deux médecins dans le service, chiffre insuffisant pour maintenir 18 lits de pneumologie à la polyclinique.
Seules les consultations seront maintenues jusqu’au 30 juin 2024.
Trouver une solution avant le 1ᵉʳ janvier 2024
Pour Pierre Bourras, président de l’ordre des médecins de la Haute-Vienne, « on ne peut pas laisser les patients sans aucun soin dans le département. »
La réunion de ce mardi 28 novembre s’est déroulée avec la médiation d’un médecin de l’ARS (Agence Régionale de Santé), venu tout spécialement de Bordeaux.
Énormément de solutions ont été proposées, mais aucune n’a été acceptée d’emblée. Chaque pneumologue a des intérêts personnels à défendre. Ils sont cependant tous conscients de leur responsabilité énorme vis-à-vis de la population.
Pierre BourrasPrésident de l’ordre des médecins de la Haute-Vienne.
Le médiateur de l’ARS va maintenant revoir l’ensemble des protagonistes en tête-à-tête, y compris les internes. L’objectif est de sortir de la crise avant le 1ᵉʳ janvier 2024.
Le service pneumologie du CHU de Limoges est plus petit que celui de la polyclinique, et ne pourra pas absorber tous les patients en cas de fermeture.
« Un métier pas comme les autres »
Ces dernières semaines, le ministre de la Santé a dit et répété devant les médecins qu’ils n’exerçaient pas un métier comme les autres, car la médecine doit avant tout être une vocation.
Pierre Bourras, président de l’ordre des médecins de la Haute-Vienne, ajoute : « avant, on s’épanouissait dans notre travail. Désormais, les médecins veulent un équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. On doit faire avec ».
À l’entrée de la fac de médecine, on ne sélectionne pas sur l’envie de faire cette profession. Beaucoup de médecins n’exercent pas la médecine, et plein d’étudiants s’arrêtent dans leurs études. Les sélections se font sur des critères de mémoire, ou de mathématiques qui n’ont rien à voir avec la motivation.
Pierre BourrasPrésident de l’ordre des médecins de la Haute-Vienne.
Le problème rencontré dans le service pneumologie de la polyclinique risque donc de se reproduire ailleurs, dans les années qui viennent.
La réaction des élus dans ce reportage d'Olfa Ayed et Elea Tymen :