A Limoges, la polyclinique risque de perdre son service pneumologie faute de médecins. L’Agence régionale de santé tente de trouver une solution avec le CHU de Limoges pour le suivi des patients.
L’un des pôles les plus importants de la polyclinique de Limoges, le service pneumologie, risque de disparaître. La raison, le manque de médecins. Cette nouvelle inquiétante a été confirmée lors du dernier CSE de l’établissement, la semaine dernière :
Lors de ce CSE on nous a confirmé que la prise en charge en hospitalisation des patients de pneumologie ne sera plus assurée à partir de janvier 2024.
Agnès Petignaud, déléguée CGT Polyclinique de Limoges
Selon cette représentante syndicale, seules les consultations seront maintenues jusqu’au 30 juin.
Actuellement, cinq médecins pneumologues travaillent dans ce service. Mais entre les départs et les démissions annoncées, il ne va bientôt plus en rester que deux. Un chiffre insuffisant pour maintenir les 18 lits de pneumologie.
On a sollicité l’ARS qui essaie de trouver des solutions. Mais on est dans la situation où les médecins démissionnent et s’il ne se passe rien d'ici au 30 juin 2024 la pneumologie ne pourra plus être exercée dans notre établissement.
Jean-Charles Bourras, président du Conseil d'administration Polyclinique de Limoges
Avec la disparition du service pneumologie se pose la question de la future prise en charge des patients. Chaque année, la polyclinique assure plusieurs milliers de consultations
Les cinq pneumologues effectuent 5000 consultations en 6 mois. Ces patients viennent de la Charente, de la Dordogne, de la Haute-Vienne, de la Creuse et de l’Indre.
Laurence Naudin, infirmière service pneumologie Polyclinique de Limoges
A cette activité s’ajoute l’hospitalisation, la prise en charge des urgences et des consultations que d’autres spécialistes peuvent demander. Dans ces conditions difficile d’imaginer que le CHU de Limoges, dont le service pneumologie est plus petit, va pouvoir absorber les patients de la polyclinique. Selon le professeur François Vincent, pneumologue au CHU de Limoges, cette annonce de fermeture qui tombe au pire moment, dans un contexte général de pénurie de médecins, est le résultat d’un manque de considération de la discipline.
Depuis la crise Covid, la pneumologie n’est plus dans les stratégies prioritaires d’organisation des soins. On va tous payer, malades et pneumologues, cette absence de considération. Pourtant les pathologies respiratoires ne vont cesser de progresser partout devenant même la 3e cause de mortalité en France. Un service de pneumologie qui ferme, c’est une catastrophe annoncée pour nos malades, pour les soignants et les personnels. À l’approche de l’hiver, il faut tout faire pour anticiper les conséquences de cette fermeture et permettre une continuité de la filière pneumologique pour nos malades.
François Vincent, pneumologue au CHU de Limoges et conseiller régional (PS) de Nouvelle-Aquitaine.
Le service pneumologie de la Polyclinique de Limoges emploie actuellement 19 personnes. L’Agence Régionale de Santé (ARS) qui cherche des solutions devrait réunir autour d’une même table le CHU et la polyclinique le 6 novembre prochain.
Article de Noëlle Vaille et Emmanuel Denanot.