Université : une 5e semaine de blocage débute à la faculté de Lettres et de Sciences Humaines de Limoges

Une assemblée générale de près de 400 étudiants a débouché, ce lundi, sur la reconduction du blocage de la faculté des Lettres et de Sciences Humaines de Limoges jusqu'au 24 avril 2023. La réforme des retraites et "la place de la démocratie dans la société" sont notamment pointées du doigt.

Pas de cours jusqu'au 24 avril 2023 inclus. Plus de 73% des étudiants, rassemblés lors d'une 9e assemblée générale, ce lundi 3 avril 2023, ont voté "pour" la reconduction du blocage de la faculté des Lettres et Sciences Humaines.

Le campus, bloqué depuis le 7 mars dernier, entame sa 5e semaine de blocage consécutive. 

293 voix "pour" la reconduction du blocage 

Sur les 2500 élèves que composent la faculté de Lettres et de Sciences Humaines de Limoges, près de 400 d'entre eux ont participé à une assemblée générale qui se tenait ce lundi 3 avril 2023.

L'idée était de décider, ensemble, de la reconduction ou non du blocage du campus de Limoges jusqu'au lundi 24 avril inclus. Un grand oui s'est imposé dans l'amphithéâtre de la fac : sur les 398 votants, 293 voix étaient "pour" la reconduction, 89 "contre" et 16 personnes se sont abstenues. Plus de 73% des votants présents ont donc voté par l'affirmative. 

"Au départ, on était 5 puis on a été 10, 15, 20 !", lance Gabrielle, étudiante en Histoire et membre du comité de mobilisation de la faculté de Limoges lorsqu'on lui demande comment est né le comité de mobilisation d'étudiants. Elle poursuit "c'est un blocus qui dure et honnêtement, on ne s'attendait pas à tenir si longtemps. Ça fait plaisir de voir que les étudiants comprennent le souci de se mobiliser et de bloquer les lieux d'études".

Lorsqu'on l'écoute, on comprend que cette jeunesse cherche à faire sa part.

Il y a le blocage des raffineries, des entreprises, des autoroutes et nous en tant qu'étudiants on participe à ce mouvement en bloquant nos universités

Gabrielle

Etudiante en 2e année d'Histoire et membre du comité de mobilisation de la faculté de Limoges

"Trouver un consensus"

Content de voir autant d'étudiants se mobiliser sur des sujets de société comme celui-ci, Clément Loignon, le vice-président étudiant de l'Université de Limoges, évoque aussi un possible compromis avec les étudiants qui ne se retrouvent pas dans leurs luttes.

J'entends aussi les étudiants inquiets par rapport à la rupture de la continuité pédagogique. Ce sont des étudiants peu politisés, qui ne viennent pas forcément aux assemblées générales, donc on prend acte de cette reconduction, mais après, on va essayer de trouver un consensus entre une partie des étudiants qui veulent continuer à s'exprimer et en même temps pour assurer une continuité pédagogique pour que les étudiants puissent de nouveau se sociabiliser en allant en cours et que leur diplôme vaille quelque chose à la fin.

Clément Loignon

Vice-président étudiants de l'Université de Lettres et de Sciences Humaines de Limoges

Des cours à distance sont-ils mis en place ?

Malgré le blocage, la faculté de Lettres et de Sciences Humaines reste ouverte aux étudiants et aux personnels administratifs qui ont accès à leurs bureaux. Effectivement, aucune barricade ne bloque les entrées de l'Université. 

En revanche, aucun cours n'est dispensé depuis maintenant plus d'un mois. La proposition de mettre en place des cours en distanciel divise la communauté universitaire de Limoges, selon François Avisseau, le doyen de la faculté.

La possibilité d'avoir recours aux cours en distanciel, dans ce genre de situation, n'est pas très claire d'un point de vue juridique. On considère aussi que ça pouvait être interprété par les étudiants mobilisés comme une volonté de contourner leur mouvement avec le risque possible de dégrader les relations avec eux et d'aller sur des modes d'action beaucoup plus durs.

François Avisseau

Doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines de Limoges

Les partiels arrivent à grand pas

Le doyen et historien de la faculté de Limoges "déplore" le blocage, mais ne se dit "pas surpris de ce genre d'actions dans le contexte actuel", faisant écho aux mobilisations étudiantes de 1968.

Le doyen tient tout de même à rassurer quant aux partiels qui se dessinent le mois prochain : "le blocage est arrivé à mi-semestre, ce qui nous donne la possibilité pour les sessions d'examen du mois de mai de tenir des examens avec des sujets adaptés, qui porteront sur la partie du programme qui a pu être vue" précise-t-il à notre micro.

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