Semaine après semaine, la saturation du service des urgences du CHU de Limoges met certains patients dans des situations inacceptables. Le fils d'une femme de 96 ans témoigne des conditions de sa prise en charge.
Quelques jours après le déclenchement du plan blanc par la direction du CHU de Limoges au vu de la saturation du service des urgences de l'hôpital, la situation semble toujours très tendue.
Marc Lamant, le fils d'une patiente de 96 ans qui souffre de dépression, témoigne devant notre caméra du traumatisme subi par sa mère.
A quatre-vingt-seize ans, soixante-cinq heures sur un brancard dans un couloir
Admise aux urgences le vendredi 7 octobre à 19h00, elle y était encore hier lundi 10 octobre au moment de notre interview, soit 72 heures au sein de ce service dont 65 heures sur un simple brancard dans les couloirs.
Marc Lamant tient à préciser qu'il n'en veut absolument pas au personnel des urgences qui doit lui aussi travailler dans des conditions terribles et endosser la frustration de ne pas pouvoir exercer correctement leur mission auprès des patients.
Mais il tient à pousser un "coup de gueule" car, dit-il, tout le monde est ou sera concerné par cette situation inadmissible.
Pas assez de lits pour accueillir les patients dans les autres services après leur passage aux urgences
Pour David Bonnet, le délégué CFDT représentant de l'intersyndicale du CHU de Limoges, c'est le manque de lit en aval du service des urgences qui crée de telles situations.
Une fois admis et soignés aux urgences, les patients ne peuvent plus être dirigés vers les autres services de l'hôpital car ils ne possèdent plus assez de lits pour les accueillir. Ils restent donc entassés par dizaines dans des conditions indignes dans les couloirs du service des urgences.
Il y a une semaine, la direction du CHU de limoges, que nous avons tenté de joindre sans succès, avait activité le niveau 2 de son plan blanc pour permettre de rajouter des lits supplémentaires. Ce dispositif avait été levé vendredi soir.