Deux présidents de districts, dont Jean-Michel Larqué, ont démissionné la semaine dernière, au sein de la Ligue de Nouvelle-Aquitaine. La raison ? Une proposition technique de Saïd Ennjimi, le président de la dite Ligue. Mais l’affaire pourrait avoir d’autres causes…
Même si vous aimez le football, l’affaire pourra vous sembler peu compréhensible !
Faute ou pas faute, péno ou pas péno, une vaste blague de cour de récré à côté…
En tentant de faire simple, disons qu’en mai dernier, sur une proposition de Saïd Ennjimi, élu (avec une certaine surprise, nous y reviendrons) président de la Ligue de football de Nouvelle-Aquitaine en janvier, décision soit prise d’une mise à disposition durant 33 jours par an du Conseiller départemental du football animation (CDFA) de chacun des 12 districts à la Ligue de Nouvelle-Aquitaine. Une décision à priori prise à l’unanimité des présidents de districts de la ligue de Nouvelle-Aquitaine. (Vous suivez ? Nous, honnêtement, on commence déjà à avoir du mal…).
Or le 4 octobre dernier, Serge Lafon, président du district du Lot-et-Garonne, tente de faire changer d’avis son comité directeur. Face à son refus, Serge Lafon pose sa démission.
Plus médiatique, plus emblématique, Jean-Michel Larqué, président du district des Pyrénées-Atlantiques, fait de même le samedi 7 octobre, à l’occasion de l’assemblée générale de son district.
Il fustige alors la ligue de Nouvelle-Aquitaine et son président, sans toutefois citer Saïd Ennjimi. Il parle même de « mensonge […] péremptoire », de « procès d’intention, une surveillance, une censure dignes d’un autre temps ». Il dénoncera même plus tard un « régime de terreur » !
Du côté de Saïd Ennjimi, qui sera ce mardi 10 octobre l’invité de notre édition régionale à 19H00, c’est bien sûr un tout autre discours.
Sans entrer dans les particularités techniques de la proposition qui a, en quelque sorte, plus servie de détonateur que mis le feu au poudre (et dont pourtant Saïd Ennjimi se prévaut du soutien de la FFF, la Fédération Française de Football), il rejette en bloc et frontalement les allégations de Jean-Michel Larqué, et cible même, et dans le même temps, ce dernier et même Noël Le Graët, le président de la Fédération. Les concernant, il dit : « Je doute que le Président de la FFF n’ai pas eu vent du courriel que la DTN m’a envoyé. Alors pourquoi tant d’ambigüité ? Est-ce pour faire plaisir à Mr Larqué ? Est-ce par crainte de sa nuisance médiatique ? Je n’en sais rien et j’attends de la part du Président de la FFF une clarification. Je ne souhaite pas ressembler à Mr Larqué qui ne fait que critiquer sans assumer ses responsabilités. Il n’a aucune parole et il était simple de résoudre le problème juridique qu’il soulève. Il ne vient jamais en Comité de Ligue et lorsqu’il vient c’est uniquement pour râler, contester et mettre la pression sur tout le monde. ».
Mais au-delà de cette bataille « tactiquo-technique », le mal est plus profond, et le fond plus politique.
Saïd Ennjimi, ancien arbitre international français, n’a jamais véritablement eu, à tort ou à raison, le soutien de ses paires.
La candidature à la présidence de la ligue de Nouvelle-Aquitaine de Saïd Ennjimi, émanant de l’ancien district du Limousin, contre celles des autres représentants de la future grande région, a pu avoir, à tort ou à raison, des manières « à la hussarde » qui auront fortement déplus.
Son élection fut une surprise pour beaucoup, peut-être des non avertis…
Il y a finalement, au-delà du fond, beaucoup d’une querelle entre les « anciens et les modernes », sans que dans ce cas, l’un ou l’autre soit péjoratif ou laudatif.
En rugby, on pourrait presque parler d’une lutte entre les « pardosses » et les « trench-coats », qui ne sont qu’après tout les mêmes… !!! Lutte d’influence, de pouvoir, d’ordre établi dans des prés déjà carrés ou à établir…
L’utilisation des conseillers départementaux de football animation (ce n’est d’ailleurs même plus leur appellation officiel à ce jour) est certes fondamentale pour le football amateur, celui dont on ne parle jamais mais qui fait, au-delà même des pelouses dorées, des stades, des districts, des prés du dimanche, le football lui-même.
Et que donc savoir, qui doit tirer le péno, entre Cavani et Neymar, n’est finalement qu’une histoire entre (très riches) gamins.