Il souhaite éviter un discours écologique négatif ou culpabilisant, Ludovic Arga, conférencier et membre du groupe international The Shifters propose de mettre en avant des actions simples pour améliorer son quotidien... Des actions qui sont aussi fort utiles pour l'environnement.
Ce sont des petits gestes qui demandent un petit effort, mais qui sont bénéfiques pour votre santé ou votre portefeuille. "Le plus dur, c'est de commencer, rassure Ludovic Arga. Il faut se dire qu'un monde bas carbone est un bien meilleur monde."
Ce conseiller scientifique, qui a travaillé notamment dans l'informatique, souhaite sensibiliser le plus grand nombre à la lutte contre le réchauffement climatique. Ce jeudi 4 avril, il est venu présenter ses idées aux étudiants de l'IUT du Limousin. Voici quelques-uns de ses conseils.
Des idées simples mais efficaces
Une première habitude à prendre concerne l'utilisation des appareils numériques. Le secteur du numérique, de la fabrication à l'utilisation, émet une grande quantité de CO2. "Si on veut réduire notre empreinte numérique, il faut avoir moins d'appareils et essayer de les faire durer le plus longtemps possible", détaille-t-il.
Un exemple concret : limiter les notifications et les applications inutiles. "Ça fait qu'on utilisera moins le téléphone et donc moins d'activité numérique. Il y a aussi un effet sur l'usure du téléphone, et ça rend moins addictif."
Les vidéos sur internet font l'essentiel du trafic numérique. "Plus la résolution est basse, et moins on consomme de données. On peut donc se demander, est-ce que toutes les vidéos qu'on regarde valent le coup d’être regardées en haute résolution ?' Privilégiez aussi les réseaux wifi plutôt que la 4G. La 4G, c'est en attendant de trouver du réseau wifi et ce temps d'attente consomme beaucoup."
Il y a d'autres réflexes qui font économiser l'électricité. "On met le chauffage pour avoir chaud, mais ce qu'on cherche à faire, c'est nous réchauffer nous. On raisonne à l'envers". Ludovic Arga préconise d'investir dans une couverture ou une cape chauffante "Ça ne consomme que quelques watts."
Moins manger, mieux manger
Dans une société de surconsommation où tous les aliments sont accessibles rapidement, il est important de revenir, selon le conférencier, sur des bases solides qui font la différence, en privilégiant une consommation d'aliments locaux et des fruits et légumes de saison. "Il faut se remettre à cuisiner. Ça demande de l'organisation, c'est sûr", avoue Ludovic Arga.
La qualité de la nourriture consommée a un effet sur la santé. Il faut donc consommer moins, mais mieux. "Il faut jouer sur la taille des assiettes en choisissant des contenants plus petits. (...) Si on payait vingt euros, de la viande, on en mangerait moins, mais elle serait de bien meilleure qualité. Comme ça, l'agriculteur à côté de chez nous, il serait aussi content."
"Je peux vous dire que ça fait des sacrées économies"
Utiliser moins sa voiture dans un territoire comme le Limousin peut représenter un vrai défi. Les communes sont éloignées les unes des autres et les bus ne sont pas aussi réguliers et ne desservent pas toutes les zones. "Il y a des solutions différentes en fonction de l'espace et des personnes. (...) La voiture est un élément de sédentarité majeur qui engendre tout un tas de problèmes pour la santé", rappelle Ludovic Arga.
Pour les petites distances, il est préférable d'utiliser le vélo. "Je me suis mis à prendre le vélo, ça m'a pris trois semaines pour m'habituer, mais au bout d'une semaine, un pli était pris. Ce qui fait que je fais du sport un peu tous les jours et que j'ai plus de temps le week-end."
Lorsque les distances sont plus longues, le covoiturage peut être une solution. "Ça rapproche les humains. J'en suis à trois pleins par an. Je peux vous dire que ça fait des sacrées économies."
Agir à son niveau : "Chaque action compte"
Il propose également d'envisager les vacances autrement : choisir une destination plus proche plutôt que de prendre l'avion. "Ça peut être fun. On a choisi un itinéraire et on a fait Toulouse - Bordeaux à vélo"
Les solutions ne doivent pas être drastiques, mais progressives. "Il faut toujours se demander est-ce que j'en ai vraiment besoin ?' C’est quoi le problème que je veux résoudre (...) À chaque fois qu'on achète un truc, on envoie un signal. Si on décide de ne plus acheter un produit, l'industriel s'adapte. Chaque action compte, même si on a l'impression d'être une goutte d'eau dans un océan." conclut Ludovic Arga.