Bellac (Haute-Vienne) continue de panser ses plaies après les inondations du week-end. Avec le retour des cours d’eau dans leurs lits, l'heure du bilan a sonné pour les habitants et la commune. Reste maintenant la question des indemnisations. Le gouvernement a promis d’accélérer la procédure de reconnaissance de catastrophe naturelle.
Deux jours après la crue du Vincou, la commune de Bellac a retrouvé un peu de calme. Samedi 30 mars, la rivière a largement débordé, occasionnant d'importants dégâts. Le ministère de l'Intérieur a annoncé, ce lundi 1er avril, le lancement d'une procédure accélérée de reconnaissance en catastrophe naturelle pour le département.
Une bonne nouvelle pour les habitants même si l'humeur n'est vraiment pas à la fête ce mardi. Car les dégâts sont importants.
"Huit brebis récupérées sur vingt-cinq"
Alignées près d'un chemin, les huit brebis de Fabien Forgeaud, éleveur de la commune de Bellac, gisent sur le sol. Elles sont mortes noyées. Depuis le début de matinée, il est à la recherche du reste du troupeau. "Elles étaient dans un champ au bord de l'eau, ça a dû former une petite île. En une heure, c'est monté. Il y a huit brebis récupérées sur vingt-cinq et des agnelles échographiées pleines. Je ne suis pas sûre que mon assurance marche sans le numéro de cheptel."
Un épisode qui marque tous les habitants
"Il y avait soixante centimètres d'eau dans la voiture", raconte Nadine Rigondeau, une habitante. Elle fait encore l'état des lieux des dommages. Je n'étais pas chez moi. J'ai été appelée, je suis venue constater les dégâts. Je ne peux même pas aller dans la voiture, je ne sais même pas si elle roule ou pas. Dans le jardin, l'eau est passée sur la terrasse. Il y avait de l'eau dans la maison aussi. Il y a un arbre déraciné. Je n'ai plus d'herbes végétales, c'est du sable."
Sur l'une des rives, du côté du Pont de la Pierre, Logan Robert, un autre habitant, témoigne : "Tout ce qu'on avait stocké dans la cave - machine à laver, sèche-linge - et tout ce qu'on avait entreposé dedans, tout a pris l'eau. On était à deux marches près pour que ça rentre dans la maison."
"Il faut qu'on trouve une solution"
Les employés municipaux travaillent d’arrache-pied à remettre la voirie en état. Plusieurs parties de la ville ont été endommagées. Du mobilier urbain a été emporté par les eaux. Des opérations de sécurisation et de nettoyage ont lieu aux abords des rives du Vincou pour éviter tout danger au public. "On a surtout des tranchées qui ont été ouvertes par l'eau. Donc, on a toute une tranchée où la canalisation électrique est à nu. Il faut qu'on rebouche impérativement et le plus rapidement possible pour éviter tout risque majeur", détaille Antoine Gailledart, responsable de l'équipe maçonnerie, voie, propreté de la ville.
Parmi les gros dommages, le pont de Garsso, qui a été partiellement détruit. "On va le laisser fermé pendant un certain temps. Il faut qu'on trouve une solution. Il ne reste que deux passerelles qui passent sur le Vincou, mais qui ne sont pas très praticables. Je crains que reconstruire une passerelle comme celle-ci coûte trop cher pour la commune et qui ne tombe pas au bon moment pour nos finances, regrette le maire de Bellac, Claude Peyronnet. Mais, il faudra bien le faire. La reconnaissance de catastrophe naturelle qu'à décider l'État pourra nous aider pour la reconstruction de cette passerelle."
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Le maire a adressé, ce lundi 1ᵉʳ avril en soirée, une liste de lieux endommagés. "Il y a au moins une dizaine de points qui pourraient rentrer dans cette reconnaissance. Je pense que ça va nous aider à rétablir une situation normale. Cette reconnaissance est faite pour la commune, mais aussi les habitants qui vont l'adresser à leurs assureurs, ce qui permettra une reconnaissance d'assurance plus importante et plus rapide aussi."
La commune de Bellac n'avait pas connu un épisode de crue aussi important depuis 1988.