VIDÉO. Environnement : les oiseaux disparaissent du Limousin, mais ce n'est pas une fatalité

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Les moineaux sont de moins en moins nombreux en ville. L'étalement urbain éloigne leur source de nourriture.
Pourriez-vous imaginer un printemps silencieux ? Sans aucun chant d'oiseaux ? 70% des oiseaux ont disparu en 50 ans. Cependant, ce n'est pas une fatalité, par l'exemple de trois espèces très connue, vous allez voir que le travail de protection a de réels résultats. ©France Télévisions

Pourriez-vous imaginer un printemps silencieux ? Sans aucun chant d'oiseaux ? 70% des oiseaux ont disparu en 50 ans. C'est notamment l'objet d'une étude que le CNRS a publié ce 16 mai. Cependant, ce n'est pas une fatalité, par l'exemple de trois espèces très connue, vous allez voir que le travail de protection a de réels résultats.

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Un moineau. Rien de plus commun, me direz-vous, qu’un moineau. Eh bien, sachez que le moineau domestique pourrait disparaitre de notre paysage.

Son cousin, le moineau Friquet, autrefois très commun dans nos campagnes, n’est d’ailleurs quasiment plus présent en Haute-Vienne, plus du tout en Creuse. 30% des oiseaux ont disparu en 20 ans en France. 70% en 50 ans.

L'intensification des pratiques agricoles, les constructions à tout va ou encore la destruction de l’habitat naturel sont autant de raisons de leur disparition

"La plupart des oiseaux vont nourrir leurs jeunes avec des insectes, c'est ce qui est le plus énergétique. Peut-être qu'avant notre moineau dans le centre de Limoges faisait 800 mètres, voire 1 km, pour aller chercher à manger. Aujourd'hui, avec l'étalement urbain, ce petit moineau va devoir faire deux ou trois kilomètres pour trouver des insectes parce que tout est bétonné partout. C'est trop long pour lui, il ne peut pas trouver de nourriture. Il va falloir trouver des solutions pour éviter la perte de milieux naturels, perte de milieux agricoles aussi, pour essayer de maintenir ces espaces naturels afin que les espèces aient de la ressource alimentaire.", explique Franck Taboury, chargé de mission pour la ligue de protection des oiseaux de Haute-Vienne. 

Protection des hirondelles

À Verneuil-sur-Vienne, la mairie est en travaux. Une rénovation qui a impliqué la destruction de Vingt-quatre nids d’hirondelle. L’hirondelle de fenêtre, espèce emblématique. En Limousin, sa population a baissé de 75% en vingt ans. Alors la collectivité a dû s’adapter. Demande auprès de la direction régionale de l’environnement, et suivi de la Ligue de Protection des Oiseaux. Les nids ont pu être enlevés. Sous certaines conditions.

"Il y a tout un dossier à faire de dérogation à la destruction de nids avec des mesures à mettre en place. Des mesures compensatoires qui commencent avec la pose de nids artificiels. Il y a aussi la fauche tardive pour qu'il y ait plus d'insectes à la disposition des hirondelles. Il y a aussi la construction de petites mares avec de la boue et de l'eau pour minimiser les voyages des hirondelles pour qu'elles puissent rebâtir rapidement les nids. Il y a aussi la finition de l'enduit qui facilite l'accrochage quand elles vont reconstruire leurs nids sur le bâtiment", confie Eric Peyrilloux, responsable service bâtiments à la mairie de Verneuil-sur-Vienne. 

Cout total de l’opération : 600 euros pour la commune, rien comparé à ce que la loi prévoit comme sanction en cas de destruction abusive. :  150 000 euros d’amende et trois ans de prison pour quiconque porterait atteinte à une espèce protégée. La police de la biodiversité veille.

Le retour du grand duc

Le hibou grand duc. Depuis un siècle, il avait totalement disparu de Haute-Vienne. Aujourd'hui, il refait timidement son apparition grâce au travail de protection d’association comme la Ligue de Protection des Oiseaux et de l’office français de la biodiversité.

"On passe régulièrement sur les sites, on travaille avec des acteurs locaux, on a aussi des relais à l'échelle locale qui nous assurent une surveillance des zones de reproduction de ces espèces à haute valeur patrimoniale.", explique Philippe Goursaud, chef de service à l'office français de la biodiversité. 

Pas question cependant de sanctuariser les lieux, l’idée est, à terme, d’en faire profiter la population : "Je ne pense pas qu'il faille sanctuariser. Il faut travailler ensemble avec les habitants pour faire connaitre les enjeux de cette espèce et de ce milieu et lui donner de la valeur sociale".

Moins 70% de biodiversité depuis les années 70. Les scientifiques parlent de la sixième extinction de masse. La bonne nouvelle, c'est que chacun de nous peut agir pour sa préservation.

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