VIDÉO. Érosion des sols : le Limousin est-il aussi touché ?

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Le Limousin est une région relativement protégée de l'érosion du sol, selon le géologue et agronome Clément Mathieu. ©Valérie Agut, Lola Bodin-Adriaco, Margaux Blanloeil et Nicolas Chigot

Après les violents orages survenus à la mi-septembre, des agriculteurs ont vu leurs terres complètement ravinées. Pour certains, cela a engendré jusqu'à 7 000 € de pertes. Le Limousin est-il touché par l'érosion des sols ? Qu'est-ce qui favorise l'érosion et quelles sont les solutions pour y remédier ? Enquête.

Trente hectares tout juste semés, ravinés par les violents orages survenus mi-septembre. « Tout a été détruit en une heure et demie, alors qu'on a mis des jours pour le faire. » Pour cette famille d’agriculteurs de Haute-Vienne, cela représente plus de 7 000 € de pertes.

Un sol nu, premier critère qui favorise l'érosion

Dans le paysage vallonné du Limousin, les phénomènes climatiques extrêmes se multiplient, participant à l'érosion des sols. Mais la première condition qui favorise cette érosion n'est pas climatique : « Si le sol est nu et qu'il y a un peu de pente, alors l'érosion hydrique va fonctionner », explique l'agronome et géologue Clément Mathieu, qui étudie ce phénomène depuis plus de quarante ans.

Pourtant, notre région est « relativement protégée grâce à sa couverture forestière et herbagère. En France, les régions les plus touchées par l'érosion sont les zones agricoles à culture intensive, comme le Sud-Ouest, la Bretagne, le Nord-Pas-de-Calais et le bassin du Rhône, détaille-t-il. La particularité en Haute-Vienne, c'est qu'on cultive de plus en plus du maïs, fourrage pour les animaux et qu'on laboure de plus en plus d'anciennes pâtures. On voit qu'une partie de la Haute-Vienne est aussi en rouge. »

La mécanisation thermique représente également un facteur d'accélération de l'érosion, comme le résume l'agronome : « On est passé du cheval au tracteur puis au remembrement avec l'augmentation de la taille des parcelles. Voici comment on est arrivé aujourd'hui à une catastrophe mondiale, avec des degrés différents selon les régions, les paysages et les systèmes agricoles. »

« Les végétaux amortissent l'impact de l'eau ou de la grêle »

En Creuse, Olivier Grimaud pratique la technique du couvert végétal, afin de ne pas laisser son sol à nu. Entre deux récoltes de céréales, il laisse pousser sorgho, radis ou moutarde. « Quand il y a des gros orages, cela amortit l'impact de l'eau ou même de la grêle. En plus, cela alimente la vie biologique du sol et les racines structurent le terrain. On dit que les racines remplacent les outils », souligne-t-il.

Une autre solution consiste à replanter des haies, ayant progressivement disparu avec les bocages, pour limiter l’effet de la pente en cas de pluie. Mais ce n'est pas le seul atout : « Cela contribue aussi à développer la vie biologique et permet d'avoir des insectes auxiliaires pour les cultures. Mon ambition est de réduire au maximum les produits phytosanitaires, même si ce n'est pas encore gagné. »

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