VIDÉO. Éviter aux personnes âgées de passer par les urgences : un nouveau dispositif à Limoges

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Une plateforme téléphonique de régulation et d'orientation a été mise en place par le CHU de Limoges, en lien avec les Ehpad et les médecins généralistes, afin que les personnes âgées évitent les urgences. Intervenants : Nadine Malien, Infirmière CHU de Limoges / Pr Achille Tchalla, Chef du pôle gériatrie CHU de Limoges / Dr Rewan Legrand, Médecin généraliste ©François Clapeau et Mathilde Baralle

Selon une étude récente, le risque de mourir aux urgences pour les personnes âgées est 46 % plus élevé s’ils passent une nuit sur un brancard. Pour faire face, le service gériatrie du CHU de Limoges a mis en place un numéro d'appel destiné aux médecins généralistes pour éviter à leurs patients d'aller aux urgences si ce n'est pas nécessaire.

Nous en parlons régulièrement : les services d'urgence sont souvent saturés dans notre région, et cela pose un problème particulier pour la prise en charge des personnes âgées, qui doivent passer des heures, voire des jours, sur un brancard.

À Limoges, un nouveau dispositif, imaginé lors des premières vagues de Covid, a été mis en place pour éviter au maximum que les patients âgés passent par les urgences. Le CHU a mis en place une plateforme gériatrique téléphonique. Sept jours sur sept, de 8 h 30 à 18 h 30, une infirmière répond aux appels des médecins généralistes et des Ehpad pour orienter les patients.

Un service de régulation et d'orientation

Mauricette Gourant a 98 ans, elle est tombée à son domicile. Son médecin traitant ne l’a pas envoyée aux urgences, il a contacté la nouvelle « hotline » gériatrique du CHU pour organiser directement une hospitalisation dans le service gériatrie

Au grand soulagement de la fille de la patiente : « C'est rassurant parce qu’on sait qu’ils sont pris en charge directement, qu’ils ne vont pas passer longtemps sans soins. J’ai trouvé que c’était vraiment très bien qu’elle puisse passer directement en gériatrie ».

Nadine Malien, l’infirmière en charge de la plateforme téléphonique, travaille en équipe pour apporter un conseil, organiser une téléconsultation, solliciter des aides sociales ou organiser une hospitalisation.

Cette fois, un médecin a appelé pour une patiente déshydratée : « Il avait déjà mis en place des choses à domicile, des perfusions sous-cutanées, mais ça ne suffit pas. Donc là, il faut qu’on l’hospitalise pour l’hydrater, pour qu’elle rentre à domicile après correctement », explique-t-elle.

Les urgences, une perte de chance pour les patients âgés

Selon une étude récente, le risque de mourir aux urgences pour les personnes âgées est 46 % plus élevé s’ils passent une nuit sur un brancard.

« On sait qu’aujourd’hui toutes situations d’urgence ou de non-urgence finissent aux urgences », constate le Pr Achille Tchalla, chef du pôle gériatrie du CHU de Limoges, « Pour les patients âgés, ça nécessite un effort d’adaptation qui peut être, parfois, délétère si la présence n’est pas justifiée ».

Aujourd’hui, le dispositif doit se développer, notamment en communiquant davantage aux médecins généralistes. Dans son cabinet en ville, le docteur Rewan Legrand a déjà contacté la plateforme. Pour lui, il faut développer les soins hors de l’hôpital  « En France, on a un souci de soins et de maintien à domicile. On n’est pas très en retard, mais on n’est pas en avance non plus. Je pense qu’il y a des progrès à faire à ce niveau-là »

D’autres hôpitaux français se sont déjà inspirés de Limoges pour éviter les passages aux urgences sans faire perdre de chance aux patients.

Le CHU devrait bientôt augmenter le nombre de lits en service gériatrie. 

 

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