Ce vendredi 7 avril 2023, Jean Auclair et Jean-Baptiste Moreau, deux anciens députés de la Creuse et candidats lors des dernières élections législatives, ont été entendus au tribunal de Limoges (Haute-Vienne). Le premier attaque le second en justice pour injures publiques.
Ambiance glaciale au sortir d’une audience en correctionnel. Deux anciens députés de la Creuse se sont affrontés au tribunal judiciaire de Limoges ce vendredi 7 avril 2023. L'ancien élu de droite, Jean Auclair, attaque en justice le macroniste Jean-Baptiste Moreau pour injures publiques.
"J'ai été profondément choqué, blessé dans mon âme, mon cœur par ces propos diffamatoires inadmissibles tenus par Monsieur Moreau. (...) Jamais, je n'ai subi de telles injures et jamais, je n'aurais une minute songé traiter un opposant de cette sorte-là. C'est une atteinte à la démocratie, au suffrage universel", affirme Jean Auclair à notre micro ce matin.
Décision du tribunal le 23 mai
Les deux hommes étaient candidats lors des dernières élections législatives. Cherchant des responsables à sa défaite au soir du second tour, Jean-Baptiste Moreau accusait Jean Auclair d'avoir "manœuvré pour empêcher sa réélection". Il avait également déclaré que "la place de Jean Auclair était en prison".
L’ancien maire de Cressat demande à la justice de reconnaître un préjudice moral : il réclame 6 000 euros de dommages et intérêts à son ancien adversaire, qui, quant à lui, pointe l’ironie de la situation.
"Je n'en suis pas fier, mais sous le coup de la colère et de la défaite, je me suis muni au niveau du champ lexical de monsieur Auclair et de celui qu'il a tenu tout au long de sa carrière politique. Je n'ai pas eu l'habitude de faire des attaques ad hominem, je me suis toujours concentré sur mes propositions, sur le débat d'idée et pas sur tout ce qui a émaillé la carrière de Monsieur Auclair, c'est-à-dire l'outrage, l'invective, voire la menace", se défend Jean-Baptiste Moreau. "Je regrette qu'on encombre les tribunaux avec ce type d'affaire d’invectives entre politiques."
Des regrets que l’ancien député Renaissance dans la 1ʳᵉ circonscription de la Creuse, battu aux dernières législatives, a exprimé à trois reprises lors de l’audience. Injure, diffamation, ou bien simplement relaxe ? Le tribunal de Limoges rendra son jugement le 23 mai prochain.