La percussionniste Valentina Magaletti a donné vie à "la batterie fragile 2" en porcelaine limougeaude lors d'un concert-performance à Rennes, début février. Produite à l’ENSA de Limoges en 2020, l'instrument va bientôt revenir dans sa ville natale.
Le 4 février la "batterie fragile 2" de l’artiste et professeur à l’ENSA de Limoges, Yves Chaudouët, a été activée, en direct, depuis les ateliers du vent à Rennes. C’est la percussionniste italienne, basée à Londres, Valentina Magaletti, qui était au commande lors d'un concert-performance d’une vingtaine de minutes. Car cette batterie fragile en porcelaine, elle en a fait son instrument de "prédilection", raconte son concepteur.
"Je me suis toujours intéressé aux œuvres qu’on peut activer. J’ai fait une immense table géante qu’on peut utiliser comme table ou comme scène, explique Yves Chaudouët. Et j’ai été percussionniste, j’ai fait de la percussion classique et là, ça m’intéressait de faire un instrument en céramique". Le prototype, la batterie fragile 1, naît à l'École supérieure d’art et de design des Pyrénées avec le concours de Marjorie Thebault. Il est ensuite acheté par le FRAC Nouvelle-Aquitaine MÉCA.
Comme j’en n'avais plus (de batterie), je me suis dit que j’allais l’améliorer, la sophistiquer. L’école d’art de Limoges était l’endroit idéal pour faire ça. On est parti du prototype et on a poussé la réalisation dans le détail.
Avec les designers Jessie Derogy, Guy Meynard, Justine Nicolas, Marie-Laure Trochon et Hadrien Venat, ils conçoivent cette œuvre de porcelaine et d’acier chromé.
"J'aime l'idée d'une chose qu'on peut casser mais qu'on ne casse pas"
Un instrument de percussion en porcelaine fragile, qui peut se casser "assez facilement", souligne son auteur. "La porcelaine est friable et n’est pas émaillée. Cette batterie est à la merci de la personne qui en joue. Elle demande des égards", poursuit-il.
Des batteries où l’on peut taper sans casser il y en a beaucoup. Je trouvais ça beau l’idée d'une chose qu’on peut casser mais qu’on ne casse pas.
Cet instrument atypique sera bientôt de retour dans sa ville natale pour les 250 ans de la porcelaine. "On a pour projet de faire quelque chose à l’opéra de Limoges avec Valentina Magaletti, une contrebassiste et un écrivain pour une forme littéraire et musicale. On verra si cela sera possible en cette période", conclut-il.