Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, était en visite officielle ce 19 février 2021 à Limoges. Elle est revenue notamment sur ses récentes annonces concernant la tenue des festivals en France et a rencontré des représentants du monde de la culture, sans vraiment parvenir à convaincre.
Roselyne Bachelot a modifié au dernier moment son programme ce matin, à Limoges. Alors que la ministre de la Culture était attendue à 11 heures sur le futur site du FRAC, une manifestation l'a freinée. Une centaine de protestataires du monde de la culture sont venus montrer leur mécontentement à la ministre. Syndicats de la Maison du peuple, intermittents du spectacle ou encore défenseurs du théâtre Expression 7 se sont alors déplacés devant la préfecture où Roselyne Bachelot s'était retirée.
Les contestataires demandent à ce que le ministère se penche sur les lieux de culture en danger dans la région. La représentante du collectif de ces manifestants, Angèle, détaille leurs revendications : "On est dans un département sinistré au niveau des lieux de culture. On le voit aujourd'hui avec Expression 7 qui est en danger. On demande la prise de position avec l'arrêté de 1945 sur l'interdiction e destruction des salles de spectacle. (...) Aujourd'hui, non seulement on est en danger car notre statut est précaire, mais aussi car tous nos lieux de travail sont en danger !"
L'avenir d'Expression 7
Les représentants du théâtre limougeaud n'ont pas été reçus directement par Roselyne Bachelot, mais ont pu échanger avec le directeur de cabinet de la ministre. "Nous avons échangé sur le bilan et sur nos aspirations. On veut voir ce théâtre perdurer. Il semblerait que ce soit impossible qu'il reste dans les locaux actuels, visés par un programme de rénovation urbaine, mais pourrait s'implanter à la Maison du peuple"a commenté Gérard Pailler, président d'Expression 7. A quelle échéance ? "Ce n'est pas ininterressant, mais c'est compliqué de tourner la page. Il nous faut des assurances pour qu'à terme, nous ayons un théâtre à nous. Mais nous sommes suivis par la région, le département, la ville et par la Drac, c'est positif".
Déception pour Rémi Pleindoux, le gérant du cabaret le Tapis Rouge à Limoges, confronté à des difficultés en raison des restrictions sanitaires. "Je n'attendais pas vraiment de décisions, mais j'attendais un horizon, une annonce sur une autre façon de gérer la crise. J'ai posé des questions pour mes employés, ma structure, pour ma clientèle et elle n'y a pas répondu."
Pas d'annonce sur la maison du dessin de presse
L'un des dossiers, sur lequel la ministre de la Culture pouvait être attendue, était celui du lieu de la future maison du dessin de presse. Une structure nationale qui pourrait voir le jour à Limoges et à Saint-Just-le-Martel. Même si Roselyne Bachelot s'est déjà prononcée (presque) favorablement pour une implantation en Haute-Vienne, elle n'a cependant pas apporté de réponse définitive ce vendredi. La décision pourrait intervenir à la fin de mois de mars. Strasbourg et Paris sont toujours en lice.
#Limoges rien d’annoncé par la ministre @R_Bachelot pour la localisation de la future maison du dessin de #presse. Maire de St Just et coprésident Salon du dessin de presse l’ont rencontrée en préfecture. Dossier mûr fin mars? Paris #Limoges Strasbourg en concurrence pic.twitter.com/IClWGd3H9x
— Cécile Descubes (@CecileDescubes) February 19, 2021
Des aides financières pour les festivals
Roselyne Bachelot est également revenue sur ses annonces d'hier, concernant le maintient des festivals en France sous certaines conditions. Seuls les festivals en plein air sont autorisés avec une jauge maximale de 5 000 spectateurs assis. Consciente que ces mesures ne peuvent pas s'appliquer à tous les événements, elle a ajouté ce matin : "J'ai fait une annonce précise, car les festivals ont besoin de visibilité. La plupart des grands festivals s'annulent en Europe, mais on a besoin de maintenir une activité festivalière."
Si certains festivals sont contraints d'annuler leur édition, d'autres vont s'adapter en appliquant les mesures imposées. Dans les deux cas, la ministre a annoncé que des aides de soutien sont mises en place.
"Nous avons une première ligne d'aides de 30 000 euros ainsi que 15 000 euros pour les captations."
Roselyne Bachelot a précisé qu'elle s'adaptera à l'évolution du contexte sanitaire. Si la situation venait à s'améliorer, la jauge de 5 000 personnes pourrait être desserrée et les modalités assouplies. Du côté de Brive Festival, l'un des plus gros événements de l'été en Limousin, les annonces de la ministre sont plutôt une bonne nouvelle, même s'il faudra sans doute revoir plusieurs points dans l'organisation.
Début de journée à l'ENSA
Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, a rendu visite ce matin aux étudiants et professeurs de l'École supérieure d'art de Limoges. "Ce que je vois ici, c'est que les jeunes sont là en train d'imaginer, en train de créer. Ces écoles supérieures sont un patrimoine absolument incroyable de l'art français, des métiers d'art français." a-t-elle déclaré. La ministre de la Culture a félicité l'ancrage dans le territoire de cet établissement.