Une unité du centre hospitalier Esquirol de Limoges est dédiée à l'accompagnement de personnes souffrant de troubles psychiques. Elle les guide vers la réinsertion sociale et professionnelle. Un centre référent pour sept départements du nord de la Nouvelle-Aquitaine qui vient de déménager sur un nouveau site, pour développer son activité.
"Une des difficultés qui est très fréquemment relevée, c'est le défaut d'estime de soi, qui les empêche d'aller vers leur projet et de faire leurs démarches", constate Emilie Legros-Lafarge, médecin responsable du C2RL.
Désormais installé dans des locaux flambant neufs, situés volontairement à l'extérieur de l'enceinte d'Esquirol, le C2RL, centre référent de réhabilitation psychosociale, accueille non pas des patients, mais des usagers, dont les troubles psychiques, angoisses, dépression, schizophrénie, sont stabilisés.
Comprendre la maladie, et mieux vivre
Ici la prise en charge ne cible pas les symptômes, mais les difficultés associées à la maladie, à travers des ateliers d'estime de soi, ou d'éducation thérapeutique par exemple. "Certains s'habituent à avoir des maux de tête en se disant qu'ils prennent des médicaments de psychiatrie, ont lu sur la notice que ces médicaments pouvaient donner des maux de tête, donc ils se disent que c'est une fatalité, qu'ils ne peuvent rien y faire" explique Laurent Arnaud, responsable de l'unité transversale d'éducation thérapeutique du patient. "L'éducation thérapeutique, sa finalité, c'est de faire acquérir aux usagers des compétences qui leur permettent de mieux vivre, malgré la maladie, de la comprendre".
Je sens que suis acteur de mon parcours de soins
Jonathan, 28 ansUsager du C2RL
Pour accompagner les usagers vers la réinsertion professionnelle, des stages de trois semaines ont été mis en place au sein d’un atelier manuel de création de meubles et objets en carton. "On a un parcours à la carte où on peut picorer, en disant : là ça m'intéresse, je sens que ça peut m'apporter quelque chose, là ça ne m'intéresse pas trop", détaille Jonathan, attentif à la découpe de ses pièces.
Un environnement rassurant
Ergothérapeute, Mathieu Soustre guide Jonathan dans son assemblage, c'est lui qui encadre cet atelier. "Les usagers sont présents du lundi au jeudi de 9h à 16h, et on les met en situation professionnelle dans un milieu bienveillant. On va évaluer leur rythme, leur fatigabilité, leurs capacités cognitives, mémoire, attention ..." précise-t-il.
"Le fait d'être accompagné par des soignants et des gens dans la même situation que moi, c'est plutôt rassurant" raconte Julien. Âgé de 27 ans, il participe aussi à l'atelier. "Savoir qu'on est dans un milieu où on est moins jugé et où on peut faire le point sur nos capacités actuelles, ça fait du bien".
Les nouveaux locaux du centre sont également équipés d'un atelier autour de l’impression 3D, et d'un appartement témoin qui permet de tester des aménagements dont les usagers pourraient avoir besoin. Pour les accompagner au mieux vers une autonomie dans leur vie professionnelle, et dans la vie quotidienne.
Depuis sa création en 2017, le C2RL a accompagné plus de 700 usagers.