VIDÉO. Santé : le business des déserts médicaux, gros plan sur les nouveaux "courtiers" de la médecine

durée de la vidéo : 00h03mn31s
Les téléconsultations sont remboursées par la Sécurité sociale depuis 2018.
La désertification médicale préoccupe beaucoup dans la région. C'est aussi une opportunité pour de nouveaux acteurs économiques : téléconsultation, cabinets de recrutements... leur développement est rapide et important. Mais il peut poser question. ©France 3 Limousin

Face aux déserts médicaux qui grandissent un peu partout en France, de plus en plus d’entreprises privées proposent des alternatives : téléconsultations dans les pharmacies, recrutement de nouveaux médecins salariés. Mais le développement de ces nouveaux acteurs économiques soulève des interrogations.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Dans un coin de l’officine limougeaude, elle passe presque inaperçue : une simple borne, équipée d’un écran et d’appareils pour prendre la température et la tension. Une chaise complète l'installation.  Ce dispositif de téléconsultation permet, sans rendez-vous et au tarif de la sécurité sociale, de voir un médecin à distance. Pour proposer cette borne à ses clients, la pharmacie débourse 220 euros par mois.

Je pense que le métier de pharmacien est un métier de services et qu’en ce moment, il faut d’adapter à la demande et y répondre.

Sophie Launay, pharmacie Labussière

Ces bornes sont de plus en plus répandues dans les pharmacies ou même dans certaines mairies car, depuis 2018, les téléconsultations sont remboursées. Des entreprises privées se sont donc lancées dans l’activité.

C’est le cas de Medadom qui, pour assurer ces téléconsultations, recrute des médecins via des annonces internet, à grands renforts de slogans alléchants : « bénéficiez d’un statut salarié », « 5250€ minimum garantis », « moins de charges et de contraintes administratives ». Durant le covid, l'activité de cette entreprise a considérablement augmenté et depuis, sa croissance se poursuit. 

Aujourd’hui on commence à avoir un certain nombre de médecins. Donc, il y a du bouche-à-oreille et une image de marque qui s’est créée autour de la possibilité de rejoindre Medadom pour aider les patients qui se trouvent dans les déserts médicaux.

Nathaniel BERN, co-fondateur Medadom

Les chasseurs de têtes à l'affût

Pour lutter contre les déserts médicaux, des entreprises de chasseurs de têtes proposent aussi leurs services. À Saint-Sornin-le-Lac, en Haute-Vienne, le maire, également médecin à la retraite, cherche un repreneur depuis plusieurs années. Sans succès, malgré la mise à disposition gratuite de son équipement et son ancien cabinet. Pour éviter de laisser sa patientèle sans solution, il a fait appel, il y a quelques mois, à l’une de ces entreprises. Un candidat a répondu. Las ! Au dernier moment, le postulant a changé d’avis…

Nous avions un devis de 16 000 euros et lors de la présentation avec le candidat, en visio, nous avons dû débourser 10 000 euros.

Didier Pinel, maire de Saint-Sornin-Leulac (87).

Résultat, 10 000 euros perdus. Un coût pour la petite commune, qui hésite désormais à refaire appel à ce type d'entreprise.

Ces cabinets de recrutements fleurissent sur le web. Dans cette jungle, certains, comme Jober, proposent une formule plus rassurante : le recruteur paye quand le candidat accepte l’offre. L'entreprise, comme les autres du secteur, est en pleine expansion.

Comme dans chaque activité commerciale, il n’y a rien qui tombe tout seul. On va chercher et c’est ce qui fait qu’on a une forte croissance dans notre marché.  

 Rudy Tordjman, dirigeant JoberGroup

Les effets secondaires    

Si ces nouveaux acteurs qui surfent sur la vague de la désertification médicale, peuvent apporter des solutions ou une aide ponctuelles, ils restent très loin du statut et du rôle traditionnels du médecin libéral. C’est ce que pense Jean-Christophe Nogrette. Le président haut-viennois du principal syndicat des médecins généralistes redoute les effets secondaires, pervers, de cette nouvelle économique : « Il y a 84 000 médecins généralistes en activité en France actuellement. Si on ramène des gens du salariat et d’occupation qui ne sont pas de la médecine générale traitante vers la médecine générale traitante, on peut résoudre le problème ».

En attendant, ce nouveau secteur économique a de beaux jours devant lui. Car le nombre de médecins en France ne devrait pas augmenter avant 2030.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information