Des polluants dans l'atmosphère, mais pas trop, ou pas trop souvent, la qualité de l'air de l'agglomération de Limoges permet aux automobilistes d'échapper, pour l'instant, à l'obligation d'apposer une vignette Crit'air sur leur pare-brise. Depuis le 1er janvier, les agglomérations de plus de 150 000 habitants qui dépassent les seuils doivent mettre en place une Zone à Faible Émission, une ZFE, visant à diminuer l'impact de la pollution de l'air induite par le trafic routier.
"Nous avons reçu des appels, des mails de personnes qui veulent savoir précisément s'il y a obligation ou pas de coller la vignette chez nous en Haute-Vienne à Limoges." Le président de l'Automobile Club du Limousin Christian Ducher l'affirme, de nombreux automobilistes hésitent depuis le 1ᵉʳ janvier.
Ce que dit la loi
La loi Climat et Résilience de 2021 prévoit la mise en place de ZFE le 1ᵉʳ janvier 2025, dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants où les valeurs de qualité de l’air recommandées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sont dépassées.
La mesure concerne quarante-deux agglomérations de la métropole, avec une nuance : il y a celles, "qui dépassent de manière régulière les seuils réglementaires de qualité de l’air", où les restrictions de circulation pour les véhicules Crit'air 3 et + doivent être effectives ; et celles "qui respectent les seuils réglementaires de qualité de l'air, mais présentent des niveaux de pollution supérieurs aux valeurs recommandées par l’OMS", où la mesure est plus souple.
L'agglomération de Limoges fait partie de la deuxième catégorie, des territoires dits "de vigilance".
Des vignettes au printemps, pour certains véhicules
80 000 voitures, soit 34% du parc automobile haut-viennois, peuvent donc continuer à rouler, malgré des vignettes supposément classées de 3 à 5. Mais au printemps, certains véhicules seront obligés d’apposer cette vignette, en vertu du principe des zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), dispositif qui prévoit "de limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans un périmètre défini et selon des plages horaires déterminées, par décision des collectivités concernées."
"Ça va arriver, mais avec une mesure adaptée, c'est ce qu'on va essayer de faire. Les véhicules légers ne seront pas concernés, nous allons davantage nous attarder sur les poids lourds et les véhicules utilitaires légers d'avant 97", détaille Jean-Marie Lagedamont, vice-président (Horizons) de Limoges Métropole, en charge du plan de déplacement urbain.
Une mesure de restriction de circulation qui concernera environ 800 véhicules, sur un périmètre qui reste à définir.
En dix ans, les niveaux de dioxyde d'azote, et de particules liées au trafic routier, ont baissé respectivement de 30 et de 17% dans l'agglomération limougeaude. Si la courbe s’inversait, des mesures plus strictes devraient s'appliquer.