Au début de l'hiver, les passionnés d'ornithologie ont pensé que les oiseaux trouvaient encore leur nourriture dans la nature, et qu'ils n'avaient pas besoin des mangeoires, mais même avec la baisse des températures, ils ne sont venus qu'en très petit nombre. Alors où sont-ils et vont-ils revenir ?
Raymond Mazérolas avait à peine une quinzaine d'années quand il a construit une cabane dans un arbre pour observer les oiseaux, sa passion depuis toujours. Il est aujourd'hui retraité, et se l'était promis : un jour il aurait son propre jardin consacré aux oiseaux.
Il y a près de vingt ans, sur un terrain vierge à Couzeix, il a réalisé son rêve. Il a planté des arbres fruitiers, a installé de nombreux nichoirs de sa création, des mangeoires, des points d'eau... aujourd'hui, les oiseaux y trouvent leur refuge l'hiver, et l'été, Raymond Mazérolas ouvre son antre au public pour partager son amour de la nature.
Où sont les oiseaux ?
Sauf que cette année, Raymond Mazérolas est inquiet : il n'assiste pas au spectacle habituel des mésanges à queue, charbonières ou bleues, des sitelles, des verdiers se disputant les graines des mangeoires ou les insectes dans les boules de graisse.
Où sont passés les oiseaux ? Il n'est pas le seul à s'interroger.
Un printemps pourri
A Aixe-sur-Vienne, le téléphone de la SEPOL, la société pour l'étude et la protection des oiseaux en Limousin sonne plusieurs fois par semaine à ce sujet. Et les ornithologues ont plusieurs réponses à apporter :
- l'hypothèse la plus probable remonte au Printemps dernier : il a beaucoup plu durant les mois de mars et d'avril, au moment des naissances. Du coup, difficile pour les parents de trouver des insectes pour alimenter leurs petits, qui sont morts de faim, ou parfois même de froid. La suite est logique : pas ou peu de survivants, donc peu d'oiseaux l'hiver autour des mangeoires.
- autre hypothèse : l'hiver n'a pas été très rigoureux dans les pays du nord comme ceux de Scandinavie ou en Allemagne. Les oiseaux ont trouvé à manger chez eux et n'ont pas eu besoin de descendre plus au sud, on ne les a donc pas retrouvés dans nos jardins.
- la troisième hypothèse, venue de Belgique : la fructification des hêtres a été bonne, les oiseaux sont restés dans les forêts où ils ont trouvé de quoi s'alimenter.
En tout cas, les ornithologues de la SEPOL ne sont pas alarmistes. Une année avec moins de nichées, ça fait partie du cycle de reproduction des oiseaux. Encore faut-il que ça ne se reproduise pas au Printemps 2017.