Près de 150 personnes, élus, cheminots et habitants ont manifesté ce mardi 6 octobre 2020 à St-Junien pour demander l'accélération des travaux de rénovation de la ligne de TER Limoges-Angoulême, actuellement suspendue depuis mars 2018. L'Etat est dans le collimateur.
Certains l'appellent la "ligne fantôme". Depuis mars 2018, il est impossible d'aller en train de Limoges à Angoulême. Le TER roule en fait jusqu'à Saillat-sur-Vienne à la frontière de la Haute-Vienne et de la Charente. Le trajet Saillat-Angoulême long de 70 km doit ensuite s'effectuer en car ! En tout, le voyage dure 2h30 au lieu d'une heure quinze en voiture. Ce mardi 6 octobre, sur son site, la SNCF propose même des trajets de plus de 3 heures via Poitiers ou Coutras en Gironde…
En cause : l'état des rails en Charente qui nécessite des travaux importants.
Pour la huitième fois en deux ans et demi, élus de Charente Limousine, cheminots de la CGT et des usagers ont manifesté ce mardi 6 octobre devant la gare de St-Junien pour demander la relance de cette ligne. Ils reprochent à l'Etat de ne pas s'impliquer dans ce dossier.
"Les audits ont été faits, on sait ce que cela coûte : un kilomètre à rénover, c'est un million d'euros. La région s'est engagée à mettre au pot, on attend que l'Etat paye sa quote-part et pour l'instant, l'Etat ne bouge pas" explique Eliane Croci, adjointe PCF au maire de St-Junien.
Les paroles, ça suffit, on veut des actes !
La SNCF et l'Etat estiment les travaux à 150 millions d'euros mais la Région Nouvelle-Aquitaine considère que 100 millions seraient nécessaires.
La Région, en charge des TER, qui s'est engagée demande depuis un an un comité de pilotage à l'Etat qui n'a toujours pas répondu. Des études techniques sont toujours en cours.
En 2017, 80 000 voyageurs empruntaient la ligne Limoges-Angoulême, soit deux fois moins qu'en 2007.