Covid ou autres raisons : en un an, le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu plus de 200 000 salariés ! Des négociations, notamment salariales, se sont ouvertes ce 18 novembre, mais ont échoué. En Haute-Vienne, les positions sont semblables au niveau national.
Les chiffres, à l’échelon national, sont faramineux !
La branche HCR (hôtels, cafés, restaurants) représenterait en effet en France pas moins d’un million de salariés, et pèserait près de soixante-cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Mais depuis le début de la crise de la Covid, ce sont aussi près de huit milliards d’euros de fonds publics qui ont été distribués à quelques 155 000 établissements, et 237 000 salariés qui ont quitté la profession, entre février 2020 et février 2021.
Des départs non compensés, puisque l’on estime aujourd’hui que plus de 100 000 d’entre eux sont toujours vacants.
Et c’est dans ce contexte que se sont ouvertes ce 18 novembre des négociations entre patronat et syndicats, négociation portant sur deux principaux thèmes, l’amélioration des rémunérations et celle des conditions de travail.
Très vite, ces négociations ont achoppé, la proposition de l’augmentation des salaires proposée par le patronat étant jugée insuffisante, une augmentation de 10.5% en moyenne, en vrai, extrêmement disparate d’un niveau salarial à l’autre. Les syndicats, qui n’avaient de positions communes, demandaient eux jusqu’à 35% d’augmentation, arguant que le secteur était « gelé » et depuis la baisse de la TVA de 2009, et la nouvelle grille salariale en date de 2018.
Concernant les conditions de travail, étaient également sur la table les questions du 13ème mois, de la majoration des heures de nuit et de week-end, des heures de « coupures », celle de l’apparition de week-ends chômés « sacralisés »… Mais s’il semble que sur certaines de ces questions, des avancées pourraient aboutir (de manière générale cette amélioration des conditions de travail semblant être aujourd’hui reconnue comme inéluctable par tous), elles n’ont même pas été abordées, du fait du blocage sur l’augmentation des salaires.
Du côté de la Haute-Vienne, en schématisant, les positions sont les mêmes qu’au niveau national : augmentation proposée trop faible pour les syndicats, augmentation demandée trop irréaliste, « déconnectée » pour l’UMIH 87 (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), même si cette dernière assure que des pistes de réflexions sont à l’étude, et pas forcément celles déjà évoquées, et qui pourraient permettre, in fine, cette revalorisation salariale tant attendue.
Une prochaine réunion, nationale, doit se tenir le 16 décembre prochain.
Intervenants : 1/ Julien Caro, secrétaire général de l'UMIH 87 2/ Maria Ramos Vidal, secrétaire CFDT services 87 3/ Emmanuel Bassot, membre de l'UMIH 87, chargé de la formation pour l'UMIH Nouvelle-Aquitaine
Équipe : M Guigne, L Bodin-Adriaco, C Cogne