Panazol : un festival de l'agriculture et de l'élevage dans un contexte morose

Le huitième festival départemental de l'agriculture et de l'élevage s'est conclu ce dimanche 25 septembre à Panazol (Haute-Vienne). La hausse du prix de la viande ne suffit pas à compenser l'explosion des coûts de production.

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Ce dimanche 25 septembre s'est achevé le huitième festival départemental de l'agriculture et de l'élevage à Panazol (Haute-Vienne). Une belle vitrine pour les agriculteurs, et aussi une occasion pour se changer les idées dans un contexte très difficile.

Nourrir les animaux, une vraie gageure

Dans le secteur d'Aixe-sur-Vienne, où travaille Alain Pimpin, aucune goutte d'eau n'est tombée depuis le 20 juin dernier. De quoi inquiéter l'éleveur pour les prochains mois : "On a fait manger 90% de nos stocks de foin qui étaient prévus pour cet hiver. Le prix du foin augmente et la solidarité ne joue pas. On trouvera du foin mais à des prix très élevés", déplore-t-il. 

L'éleveur a déjà acheté plus de 80 tonnes de foin. Et pour passer l'hiver, ce sera compliqué de compter sur les stocks de maïs. "Il nous en manque plus de 50 bennes pour nourrir les animaux", confirme Alain Pimpin.

Il faudra peut-être revoir nos méthodes de production, avec des cultures moins gourmandes en eau.

Sylvain Boyer, éleveur de bovins à Château-Chervix

Toutes les charges augmentent

Aux conséquences du changement climatique s'ajoute une explosion des coûts de production. "Les charges ont doublé, voire triplé pour certains postes, comme les amendements, les engrais, le gazole", énumère Sylvain Boyer, éleveur de bovins à Château-Chervix. "On est à flux tendu, sur un fil."

D'après l'Insee, le prix de la viande de consommation a augmenté de 8,8% en juillet 2022 par rapport à 2021. Mais cette hausse ne traduit pas son coût réel de production pour les éleveurs.

Il faut que tous les maillons de la chaîne puissent vivre dignement de leur métier.

Christian Laloi, membre du conseil d'administration d'Interbev

Pour Christian Laloi, membre du conseil d'administration d'Interbev, la grande distribution est en partie responsable de cette situation. " Aujourd’hui, la grande distribution peine à répercuter ces coûts au niveau de l’étalage. Depuis la loi EGALIM, ils ne veulent pas du tout venir à la table des négociations. Mais avec la pénurie, elle y sera peut-être contrainte." 

Car un autre risque existe, celui d'une pénurie de viande dans les supermarchés. En cinq ans, le cheptel bovin a perdu 650.000 vaches. 

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