Paroles d'anciens : Raymond Desplanches, résistant au temps

À 96 ans, il a l'esprit vif, le regard pétillant, il est ouvert sur le monde et conduit toujours, il part même en vacances en voiture ! Pour l'heure, nous le retrouvons en 1944, il a 20 ans. Engagé dans le maquis, ses chefs l'ont envoyé dans ce que l'on a appelé la poche de Royan.

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"Avant d'arriver à Royan, ils ont arrêté le camion : "vous pouvez être attaqué d'un moment à un autre"". À bord, 25 jeunes garçons et Raymond Desplanches, engagé dans le maquis. Alors âgé de 20 ans, en 1944, Raymond se souvient, "sur le moment, j'ai eu peur. Mais après... Quand on fait la guerre, on n'a pas peur de mourir, on se sacrifie et puis c'est tout" souligne-t-il avec toujours autant de détermination.

Les balles, elles ne m'ont pas touché. Mais j'ai beaucoup de copains qui sont morts...

Raymond Desplanches

À l'après-guerre, en 1948, Raymond se marie. Sept ans plus tard, il prend la relève de son père dans un garage de Bussière-Galant, son village d'enfance. La mécanique, ça le connaît. Et déjà Raymond souhaite développer l'activité : il se lance dans les transports en autocar et dans une autre passion, les voyages. L'Autriche, l'Allemagne, l'Espagne, le Sahara, la République tchèque ou encore la Roumanie...

Il aura roulé sur près de 5000 kilomètres en camping-car sur les routes du monde entier, "pour un voyage à Cologne, je cherchais le nom sur la carte... Mais il n'y avait pas de Cologne. Je n'ai trouvé qu'après, c'était en fait marqué Köln, moi je cherchais Cologne, Cologne..."

Un assemblage sport/mécanique qui fonctionne

Raymond est aussi un grand sportif. Dans sa jeunesse, le football et le ski et puis plus tard, vers 70 ans, le vélo. Cette dernière discipline, il l'associera avec son domaine de prédilection, la mécanique pour s'engager dans l'aventure du vélo-rail à Bussière-Galant.
 

Une décision payante mais vue d'un mauvais oeil par les maisons de fabrication de vélo-rails qui voient en Raymond et ses amis, des concurrents dangereux, "nous étions des particuliers, les deux maisons de vélo-rails voulaient porter plainte contre nous parce que nous leur mangions le travail, nous n'avions pas le droit d'en faire."

Quand le ministère des Transports a rendu visite à Raymond, la dextérité de cet avant-gardiste a été félicitée, "quand ils sont venus nous voir, ils ont vu que c'était nous les meilleurs !"

C'est nous qui avions les meilleurs vélos-rails et c'est grâce à moi ! C'était un bon point pour moi.

Raymond Desplanches

Garder le rythme

"Ce qui m'ennuie le plus actuellement, ce n'est pas d'être vieux, c'est de ne plus pouvoir travailler". C'est dans sa nature... "Ne jamais s'arrêter". À 96 ans, il conduit encore et continue de partir en vacances avec sa voiture.

Chaque matin, de l'autre côté du pont à Bussière-Galant, il retrouve ses amis avec qui il aime "refaire le monde", "nous lisons le journal, nous discutons, il ne faut pas se laisser mourir, il faut garder une activité." Voir ses amis, voyager, faire des gâteaux et quand Raymond manque d'inspirations ou de réponses il se tourne vers internet, "il sait beaucoup de choses internet".
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