Le manque de personnel entraîne toujours des fermetures de lits dans les hôpitaux. Au mois de janvier, près de 800 agents du CHU de Limoges ont contracté le Covid. Résultat : en moyenne, 186 lits ont fermé en un mois dans cet établissement.
En Creuse, en Corrèze ou en Haute-Vienne, le constat reste le même. Manque de personnel, déprogrammations d'opérations, équipes à flux tendu, fermetures successives de lits...
Le syndicat CFDT tire la sonnette d'alarme. "Nous avons 776 agents contaminés par le covid depuis début janvier 2022 sur 6 400 agents dans l'établissement", confie Jonathan Fougère, responsable CFDT du CHU de Limoges.
Dans cet établissement, le nombre d'agents positifs au covid n'a jamais été aussi élevé. Ce phénomène impacte l'ensemble des services.
260 lits fermés en Limousin
Selon l'Agence régionale de Santé, en Haute-Vienne, 186 lits ont fermé en janvier 2022.
Même constat en Corrèze avec la fermeture de 55 lits. Entre 15 et 30 pour la Creuse.
D'après Jonathan Fougère, le covid est révélateur des problèmes déjà existants dans le milieu hospitalier. "Ces conditions de travail existent depuis très longtemps dans notre établissement et partout en France".
Lorsque nous avons deux absents dans un secteur, l'organisation tombe à plat.
Sylvain Thoumis, Force Ouvrière CHU de Limoges
Salaires insuffisants, jours de repos modifiés à la dernière minute, désorganisation... Ces dysfonctionnements impactent de nombreux services. "Il y a des secteurs qui sont fermés de longue date. Le service soin de suite et réadaptation avait été fermé par manque de personnel. Il a été rouvert de manière très temporaire en fin d'année dernière. Nous le refermons aujourd'hui, car il y a trop d'absentéisme et nous comblons dans d'autres secteurs.", souligne Sylvain Thoumis secrétaire général adjoint du syndicat Force Ouvrière CHU Limoges.
La crise pousse les gens à quitter le métier car ils ne se retrouvent plus dans ce qu’ils font.
Jonathan Faugère, CFDT CHU de Limoges
Lors d'une réunion avec la direction du CHU de Limoges, mardi 8 février 2022, le syndicat Force Ouvrière a demandé de réduire les recours aux contractuels et de créer de nouveaux postes de titulaires. Aujourd'hui, le secteur hospitalier souffre d'un manque d'attractivité et ne parvient plus à retenir ses propres agents.
"Nous avons beaucoup de burn-out, des personnes veulent carrément changer de métier, elles demandent des disponibilités, elles fuient l'établissement malheureusement. Les embauches ont du mal à se faire. Les recrutements sont très difficiles" insiste Jonathan Faugère, syndicat CFDT du CHU de Limoges.
Un phénomène enclenché depuis déjà plusieurs années et que le Ségur de la santé n'est pas parvenu à stopper. Le 10 janvier dernier, la section CFDT a lancé un droit d'alerte face à un service des urgences engorgé. Il s’agit du deuxième droit d’alerte depuis janvier 2020, lié à cette problématique-là.
