Procès AZF : de la prison ferme pour l’homme et la femme qui avaient menacé de faire sauter une ligne SNCF au nord de Limoges

Cinq ans dont quatre de prison ferme pour l’ancien chef d’entreprise. Trois ans, dont deux ans ferme à l’encontre de son ex-salariée. Jugement rendu par le tribunal correctionnel de Paris, ce vendredi 16 février en début après-midi. Sous le nom de « Groupe AZF », les prévenus étaient poursuivis pour des menaces d’attentats en 2003-2004 contre le réseau ferré ferroviaire français.

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Dans son jugement rendu vingt ans après les faits, ce vendredi 16 février 2024, le tribunal correctionnel de Paris a sévèrement condamné les prévenus. Quatre ans de prison ferme pour Michel D., deux ans ferme pour Perrine R.. Une peine rendue, sous mesure d'assignation à résidence, sous "bracelet électronique".

Les prévenus ont également été condamnés à payer 5,8 millions d'euros à la SNCF en dommages et intérêts. Un point sur lequel les avocats de ces derniers ont déclaré faire appel.

En 2004, Michel D., chef d’entreprise, et son employée Perrine R., avaient menacé de faire sauter des lignes de chemin de fer si l’État ne versait pas une rançon. Un chantage, dissimulé sous un mystérieux nom : « Groupe AZF ». La menace avait, à l’époque, inquiété les pouvoirs publics, la SNCF et les usagers du train. À juste titre, puisqu’une bombe artisanale avait été retrouvée sous le ballast de la ligne POLT près de la commune de Folles, en Haute-Vienne.

À lire aussi : Vingt ans après, le procès des poseurs de bombe de la ligne POLT

Le procès qui se tenait depuis ce mardi à la XIVe chambre du tribunal correctionnel de Paris a permis, vingt ans après les faits, de faire la lumière sur les événements. Les prévenus, Michel D., 76 ans, aujourd’hui à la retraite, ainsi que Perrine R., 61 ans, répondaient du délit d’association de malfaiteurs et de fabrication et détention, sans autorisation, d’engins explosifs.

« C’était juste pour faire peur… »

« Rendre crédible une demande de rançon […] Les bombes n’étaient pas conçues pour exploser », a plaidé à la barre, pour sa défense, Michel D. cette semaine.

Fin 2003, un groupe « AZF » (du nom de l’usine dont l’explosion avait causé la mort de 31 victimes à Toulouse en 2001), revendiquait dans des lettres avoir posé « une série de bombes » sur des voies ferrées françaises. Des engins qui devaient exploser si l’État ne versait pas une rançon de quatre à huit millions d’euros.

L'Élysée et le ministère de l'Intérieur avaient reçu entre décembre 2003 et mars 2004 neuf lettres signées de ce groupe "AZF" se présentant comme "groupe de pression à caractère terroriste secrètement créé au sein d'une confrérie laïque à spécificité éthique et politique".

Une bombe sous le ballast à Folles

Le 21 février 2004, sur les indications du groupe « AZF », les autorités avaient retrouvé une première bombe - "sophistiquée" et en état de fonctionner - sur la ligne Paris-Toulouse à hauteur de Folles (Haute-Vienne).

Un second explosif avait été découvert par un agent de la SNCF le 24 mars 2004 dans l'Aube, sur la voie Paris-Troyes-Bâle. Le lendemain, "AZF" annonçait par courrier aux autorités la suspension de son action, selon lui, "sans rancune et à bientôt".

À la suite d'une dénonciation, en septembre 2017, de l'ex-compagnon de Perrine R., les deux prévenus avaient été interpellés en juin 2018. Ils avaient reconnu les faits, démentant avoir cherché à instaurer "la terreur" dans le pays.

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