La commune de Rilhac-Rancon (87), lance le collectage des masques chirurgicaux. Sept conteneurs viennent d’être placés dans différents services municipaux pour collecter les masques et les séparer des ordures ménagères. Dans 6 mois, les masques collectés pourraient être entièrement recyclés.
500 ans, c’est le temps qu’il faut pour qu’un masque chirurgical se dégrade intégralement. Pourtant depuis le début de la crise sanitaire, ces masques pullulent dans la rue, les jardins, les forêts, le bord des routes…
Comme d’autres, Marie-France Pascault, citoyenne de RilhaRancon en Haute-Vienne, en a eu assez de les voir un peu partout.
Je suis sensible au recyclage. Quand j’ai vu tous ces masques qui trainaient, je me disais que ça ferait de la pollution supplémentaire. Donc, j’ai eu envie de savoir si on pouvait les recycler.
Avant de contacter Nadine Burgaud, maire de Rilhac-Rancon, Marie-France a cherché et a trouvé une initiative voisine. Celle de la start-up châtelleraudaise Plaxtil qui recycle les masques de Poitiers. Depuis juillet 2020, 150 000 masques ont déjà été traités et transformés, devenus pour la plupart des cintres.
Nadine Burgaud, qui mise sur la participation citoyenne pour lancer des projets dans la ville, a dit Banco. Partageant ce que pouvait ressentir Marie-France, elle a décidé de faire quelque-chose pour ne pas que les masques soient jeter n’importe-où. Sept conteneurs de masques sont désormais répartis dans Rilhac-Rancon (écoles, mairie, Services Techniques, ALSH, restaurant scolaire, espace mazelle). Aujourd’hui, ces masques collectés sont encore incinérés, mais bientôt, d’ici 6 mois, le temps que la technologie se mette au point, ils devraient être recyclés.
Et c’est l’entreprise Limougeaude La boîte à papiers qui se lance dans l’aventure.
Création d’une nouvelle filière à Limoges
Recycler tous les plastiques, un enjeu important et un défi pour La boîte à papiers. Le procédé existe déjà puisque l’entreprise Plaxtil recycle déjà les masques. Maintenant, il faut investir et créer un lien avec plusieurs entreprises limousines pour développer la filière. Car pour recycler ces plastiques, il faut passer par une étape de désinfection et ainsi travailler avec Sanodev.
Ensuite, il faut les transformer, puis savoir utiliser la matière pour qu’elle devienne autre chose. Philippe Nouhaud, responsable d’affaire et de développement à La boîte à papiers, envisage prioritairement que les masques deviennent des conteneurs à déchets ou encore des corbeilles de papier. Il faudrait 6 mois selon lui pour que le dispositif puisse être sur pied.
A terme, l’entreprise veut recycler tous les plastiques jetés à risque sanitaire, c’est-à-dire les plastiques des établissements de soin comme les hôpitaux. Elle travaille déja depuis un an au montage de cette filière. 100 à 200 000 euros lui sont nécessaires pour sa création. La boîte à papiers pourrait compter sur le soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine et de l’Ademe pour son financement.