En Limousin, l'industrie du papier et du carton représente environ 1600 emplois. Les entreprises sont surtout implantées dans le bassin de Saint-Junien. Face au problème de recrutement, un groupement d'employeurs, le GEIQ, aide les entreprises à trouver des salariés. À l'issue de leur formation, ils sont embauchés en CDI.
Dans l’industrie du papier, les emplois font carton plein ! Étiquetage, emballage, façonnage. Les entreprises ont du mal à recruter, comme chez Euro PLV. Jérémie Mary vient de l’industrie automobile, sa carrière professionnelle a pris un nouveau virage il y a un an : "C'est en répondant à une annonce du GEIQ, j'ai postulé, je suis allé au premier rendez-vous et tout s'est enchaîné facilement."
De nouvelles perspectives grâce au GEIQ, un groupement d’employeurs, des entreprises qui se sont associées pour former en vue de recruter.
"Jérémie avait été positionné poste opérateur régleur et il s'est avéré que, dès les premiers mois, il a été détecté qu'il ferait mieux l'affaire à un poste à responsabilités. C'est un des avantages du GEIQ, on peut changer et moduler le parcours de formation", explique Sabine GaraBoeuf, directrice du GEIC Groupement d'Employeurs-Papier Carton.
Se grouper pour former et recruter
Euro PLV fabrique des présentoirs publicitaires en carton, mais pour créer tous ces éléments de promotion, il n’existe pas d’école. Le groupement d’employeurs forme les salariés en fonction des besoins.
"On trouve des gens motivés qui ont du potentiel et du savoir être. Des fois, ce sont simplement des personnes qui ont eu un trou dans leur parcours, mais qui ont un potentiel très intéressant pour nous.", explique Guillaume Dijoux, directeur général d'Euro PLV.
Autre exemple à Verneuil-sur-Vienne, la société ELC fabrique des étiquettes, elle embauche deux, voire trois personnes chaque année. Grâce au groupement d’employeurs, Sandrine Albin termine un parcours en alternance, avec, à la clé, un emploi qualifié. "L'avantage, c'est d’apprendre un métier. C'est une formation avec laquelle on apprend plein de choses : électricité, pneumatique… C'est valorisant. Au bout du bout, c'est pour un CDI. C'est pour ça aussi que j'ai accepté".
Fini la précarité pour Sandrine. Son tuteur dans l’entreprise l’a accompagnée tout au long de ses huit mois de formation.
Difficile de fidéliser les salariés
Recrutement facilité, formation, possibilité d'évolutions en interne, autant d'initiatives lancées par le groupement pour pallier le fait que les métiers du papier et du carton n’attirent pas. Les entreprises fonctionnent avec des intérimaires, qu’elles ont beaucoup de mal à fidéliser.
"On a l'impression que les gens qui sont en intérim souhaitent y rester. Quand on proposait un CDD ou un CDI, les gens n'étaient pas forcément intéressés. Mais nous, on a besoin de gens qui sont dans l'entreprise, qui se forment dans l'entreprise et qui évoluent avec l'entreprise.", plaide Christophe Seguin, directeur Entreprise ELC Etiquettes.
Dans le bassin d’emploi de Saint-Junien, l’industrie du papier carton emploie 1600 salariés, et des dizaines de postes sont à pourvoir.
"Des offres, il y en a. On n'en manque pas. Ça peut être dans la maintenance. Ce sont des profils très recherchés, qualifiés et rares à trouver, mais ça peut être aussi sûr des fonctions support, sur de l'assistanat commercial, sur des techniciens méthode. Il y a de belles carrières à faire dans l'industrie" explique Grégoire Carlier, conseiller Pôle Emploi en charge des entreprises.
En 2022, dans l’industrie manufacturière, le secteur du papier et du carton a représenté un quart des recrutements.