« Poupou » n’est plus. « Un choc » pour certains proches même s’ils le savaient malade. Raymond Poulidor laisse un grand vide à ses proches et aux amoureux du cyclisme qui souhaitent lui rendre hommage. C'est sans doute à Saint-Léonard-de-Noblat que l'émotion est la plus grande. 

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Les hommages pleuvent. Raymond Poulidor, leur « Poupou » s'en est allé, à 83 ans. Passionnés de la petite reine, proches et amis du coureur limousin, ils parlent de « légende ». Une figure de son sport qui incarne un certain esprit français. Un champion aux 189 succès, un éternel second.

Saint-Léonard pleure son héros

« C’était quelqu’un de très simple, nous pouvions le croiser et échanger », « une vedette », « sa première victoire internationale a fait un grand boom à Saint-Léonard », réagissent quelques habitants, ce mercredi 13 novembre, à Saint-Léonard-de-Noblat, commune où résidait le champion. 


Je perds un ami de longue date, depuis 1955. On ne fait pas une carrière comme Raymond, tout le monde se l’arrachait. Comme coureur ou à la caravane du Tour. Dans toutes les étapes, toutes les communes, c’était la fête de Raymond. Il m’avait dit qu’il ne gagnerait pas le Tour, était-ce un présage ? interroge Jean-Pierre Micaud, ami du coureur légendaire.

Hubert Fraisseix, ancien coéquipier, voisin et ami de Raymond Poulidor se souvient : "On roulait la nuit, sans lumière et quelques fois, les gendarmes nous courraient après (...) J'ai vu parfois des émeutes pendant les courses, des gens qui montaient sur les vélos pour avoir une signature de Raymond."

A noter que Saint-Léonard-de-Noblat a vu naître un personnage illustre : Gay Lussac et comme il n'y a pas de hasard, ce physicien français a validé, en janvier 1818, le brevet français du premier vélocipède d'un baron allemand. Sans Gay Lussac, il n'y aurait peut-être jamais eu Poupou, comme nous la confirmé Guillaume Martin, animateur du patrimoine et de l’architecture Pays Monts et Barrages dans l'une de nos escapade à Saint-Léo en septembre 2018. 


Une cité du vélo et un musée Poulidor est même en projet à Saint-Léonard-de-Noblat. "Il y a de quoi faire !" estimait le principal interressé en juin 2018 lors de la présentation des premières maquettes. 
 

 

"L'âge d'or du cyclisme français se termine"

C’est plus qu’un homme qui disparaît. L'âge d’or du cyclisme français se termine. Il a couru avec les plus grands : Anquetil, Eddy Merckx etc. Il a eu de la malchance mais il gagnait beaucoup. Il venait du fin fond de la campagne c’est un conte de fée. Il laisse l’héritage d’un champion qui a tout fait. C’est la magie du sport, de faire d’un personnage promis à rien, un héros. Bernard Verret, journaliste et ami de Poulidor

"Un choc"

La nouvelle a été un choc. Poulidor est une légende, il avait plus de succès que le maillot jaune. Il représente beaucoup pour moi. Il a toujours été fidèle à ses rendez-vous, assure Jean-Louis Roche, speaker des grandes courses régionales.  

 


Bernard Laccore, secrétaire général des Amis de R. Poulidor et A. Dufraisse, a roulé pour le plaisir avec la légende lorsqu'il était à la retraite. Ils sont devenus amis depuis une quinzaine d’années. Bernard Lacorre le savait malade, ils en parlaient :

Je suis triste et affecté. Nous nous y attendions, j’espérais que sa santé s’améliore… mais il y avait des hauts et des bas. C’était un homme de parole, qui tenait ses promesses. Un homme cultivé, contrairement à ce qu’on pouvait entendre. 

 




Alain Rousset, président de la région Nouvelle-Aquitaine, a réagi dans un communiqué à la disparition du coureur limousin par ces mots : « Populaire, c'est le mot qui me vient à l'esprit au sujet de Raymond Poulidor, cycliste hors-pair aimé et soutenu par les foules […] Populaire, car d'abord ressemblant au peuple qui l'applaudissait et l'encourageait. Populaire, car fidèle aux valeurs que le peuple admire chez les champions qui le représentent : simplicité, humilité, discrétion, dureté à la peine et abnégation dans l'effort. »

Le Tour de France lui rendra hommage en juillet prochain en passant par Saint-Léonard-de-Noblat où il réside depuis les années 1960.
 

 

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