En 2023, les 73es Ostensions limousines sont célébrées. Cela faisait sept ans que les reliques attribuées à Saint-Léonard-de-Noblat n'avaient pas été sorties de leurs châsses. Un médecin légiste anthropologue a examiné les ossements du squelette sur l'autel de la collégiale ce mercredi 5 avril en fin de matinée. À la clef, une découverte...
On peut dire qu'on a les restes d'un individu entier, adulte, masculin...
Dr Philippe Charlier, médecin-légiste, anthropologue
Avec soin, les restes attribués à Saint Léonard ont été sortis de leurs châsses, disposés sur l'autel de la collégiale. Philippe Charlier, médecin-légiste anthropologue de renom, a fait le déplacement depuis Paris. Il examine les ossements et fait une découverte, un des deux humérus n'appartient pas au même squelette.
"Un fragment d'un squelette, tel qu'on les exhumait dans les catacombes de Rome, et qui était ensuite expédié par le Vatican un peu partout, analyse Philippe Charlier. Et ces corps étaient habillés, recouverts également de cire, ce qui pourrait expliquer la surface patinée et différente de cet os par rapport à l'ensemble du reste. Et expliquer qu'il soit considéré comme une relique avec ce sceau épiscopal à sa surface."
Une vingtaine de fidèles assiste à cet inventaire un peu particulier. Selon les premières constatations faites sur le squelette, l'homme, qui serait décédé au VIe siècle, mesurait 1,70 m, souffrait d'ostéomyélite. Une maladie qui aurait vraisemblablement causé sa mort dans la quarantaine.
On vient de découvrir qu'il pouvait être malade à une époque... on en est là. Pour nous qui ressortons, faisons l'inventaire des reliques tous les sept ans, c'est un très grand moment.
Michel Defaye, président de la confrérie de Saint-Léonard-de-Noblat
Un moment important par ailleurs pour le médecin légiste, archéologue et anthropologue. Philippe Charlier, invité par la commune et la confrérie de Saint-Léonard-de-Noblat, a un rapport familier avec l'ermite, saint patron des prisonniers.
"A titre personnel, ayant été médecin-chef de prison pendant trois ans à la maison d'arrêt des Hauts-de-Seine, j'avais déjà entendu parler de Saint-Léonard par certains de mes patients détenus, se souvient, ému, Philippe Charlier. Avoir dans les mains et comme patient celui qui était demandé en actions de grâce par mes propres détenus... la boucle est bouclée."
Des reliques inventoriées avant les grandes Ostensions qui se tiendront le 21 mai prochain, rayonnant bien au-delà de Saint-Léonard-de-Noblat.
Cela prend beaucoup d'ampleur. Cette année, on attend plus d'une douzaine de pays représentés. Plus d'une douzaine de délégations et plus de 500 personnes qui viennent exprès de toute l'Europe pour participer aux célébrations.
Alexandre Mazin, vice-président de la confrérie de Saint-Léonard-de-Noblat
Des célébrations très attendues, lors des dernières Ostensions en 2016, la commémoration de Léonard, saint patron des prisonniers, avaient réuni plusieurs milliers de personnes dans les rues de la ville.