Un magasin de vêtements de Saint-Sulpice-les-Feuilles décide d’ouvrir ses portes ce mardi 3 novembre 2020. Une ouverture autorisée par un arrêté municipal illégal selon la préfecture.
En 1908, à Saint-Sulpice-les-feuilles, la famille Blanchet Maillochon ouvre la boutique Imajeans. Une société familiale qui détient 27 boutiques dans le centre de la France.
À ses débuts, l’entreprise vendait des tissus pour les vêtements de travail et aujourd’hui, elle propose des habits pour les hommes et les femmes et notamment des jeans de grandes marques.
La boutique de Saint-Sulpice-les-feuilles de 100 m2 abrite 5 employées, présentes à tour de rôle. Il y a Françoise, Mathilde, Laurence, Josiane et Patricia. Les clients, fidèles pour la plupart, viennent de la commune et de 40 kilomètres à la ronde, de la Creuse, de la Haute-Vienne, ou encore de l’Indre.
La force du magasin : être toujours bien achalandé, et rester ouvert toute l’année. Même pendant les vacances scolaires. Et surtout lors des vacances d’été.
Même si nous habitons dans une petite ville, c’est un magasin qui est aussi bien achalandé que dans les grandes villes.
Françoise Faurie travaille chez Imajeans depuis ses 15 ans. Elle aime sa boutique, ses collègues, ses clients et l’histoire familiale de cette entreprise, la clé de son succès selon elle.
Ce mardi 3 novembre 2020, l’arrêté municipal permet à Françoise coordinatrice du magasin de rester ouverte. C’est le seul commerce non-essentiel de Saint-Sulpice qui ouvrira ses portes aujourd’hui.
Ouvrir pour ne pas ne pas disparaître
Françoise ne comprend pas pourquoi le magasin ne pourrait pas ouvrir. "On pense qu’il est moins dangereux d’acheter ici qu’en supermarché. Dans cette boutique, il n’y a jamais la queue à la caisse, il y 5 clients maximum dans le magasin. En plus, on a du gel, des masques, on a investi de l’argent pour protéger la clientèle."
On mérite autant que les supermarchés. Si on se bat pour ouvrir c’est pour être encore là l’année prochaine et l’année suivante.
Car, la fin de l’année pour la société Maillochon représente la période la plus importante. « C’est le moment où on vend les gros pulls et les cadeaux de Noël » explique Françoise.
C’est la saison la plus importante en terme de ventes ajoute son directeur Jean-Luc Hoffmann. Elle représente 40% du chiffre d'annuel annuel.
Le samedi 30 octobre par exemple, c’est un samedi à 100 000 euros pour les 27 magasins de l’entreprise. Là, on a déjà rentré la marchandise de l’hiver, on a déjà des prêts engagés. Si vous prenez novembre et décembre, c’est 3 millions d’euros.
Lors du premier confinement, la société a perdu plus d’1 million d’euros de chiffre d’affaire. Jean-Luc Hoffmann ne sait pas s’ils vont pouvoir faire face à ce deuxième confinement.
C’est compliqué pour les PME de taille intermédiaire comme nous. On n’arrive pas à diminuer nos charges. Très concrètement, si on n’est pas déconfiné au 15 décembre, on ne rouvre pas. Pourtant on était en bonne santé financière.
La société a déjà lancé la vente en ligne mais pour l’instant cela ne représente que 15 % du chiffre d’affaire.
L'arrêté municipal autorisant le maintien des commerces non-alimentaires est considéré comme illégal par la préfecture alors en fin de matinée, la gendarmerie a demandé à l'enseigne de fermer ses portes.