De la sixième à la terminale, les élèves de la cité scolaire Jean-Baptiste Darnet de Saint Yrieix-la-Perche marchent dans les pas du géniteur de la porcelaine limousine.
L’histoire de la porcelaine de Limoges ne serait rien sans la découverte que Jean-Baptiste Darnet a faite non loin de Saint-Yrieix-la-Perche en 1768. L’enfant du village avait pris sa retraite militaire depuis quelques années lorsqu’il réalise que sa femme utilise une étrange argile blanche comme savon. « C’est pour ça qu’il décide de contacter Villaris, son ancien collègue d’armée, pour lui faire part de ses interrogations » raconte l’ancien professeur d’histoire du lycée, Romain Boisseau.
Dans la foulée, des essais sont réalisés à la manufacture de Sèvre. Les résultats sont formels : cette argile blanchâtre est bel et bien du kaolin, la matière première nécessaire à la fabrication de porcelaine. Alors que le roi de France Louis XV et le roi de Prusse Frédéric II cherchent à tout prix à rivaliser avec la Chine, qui produit déjà des céramiques en porcelaine depuis des années, le kaolin devient le nouvel or blanc. Le roi rachète le gisement et en 1771 et nomme Jean-Baptiste Darnet à la tête de cette exploitation. La même année, l’entreprise des frères Grellet et Massié-Fournérat ouvre ses portes. Il s’agit alors de la première manufacture de porcelaine limougeaude. La célèbre industrie porcelainière de Limoges est née.
La mémoire du chercheur d’or blanc
Deux siècles plus tard, la commune de Saint-Yrieix-La-Perche décide de rendre hommage au père fondateur de la porcelaine limousine. Le 10 Janvier 1971, Jacques Chirac, alors ministre des relations avec le parlement, inaugure la cité scolaire Jean-Baptiste Darnet. Composée d’un collège, d’un lycée général et technologique et d’un lycée professionnel, la cité scolaire arédienne n’oublie pas ses origines. Les jeunes lycéens de la filière « service et restauration » sont particulièrement sensibilisés à cette histoire, explique Claire Canoz, proviseure de l’établissement.
Les élèves n’ayant pas fait le choix de cette filière ne sont pas pour autant insensibles à l’héritage de Jean-Baptiste Darnet. A l’entrée de la cour, une sculpture représentant un four à porcelaine a été installée. Une manière de rappeler à cette nouvelle génération qu’ils sont les seuls forgerons de leurs destins.Nous tenons vraiment à ce que nos élèves servent dans des assiettes en porcelaine, aussi bien au self qu’au restaurant d’application.