Le Chef de l'Etat était en Haute-Vienne aujourd'hui. Il s'est rendu à Oradour-sur-Glane cet après-midi. Ce matin, il était à Saint-Léonard-de-Noblat pour visiter un tiers-lieu et une maison France Services. Il s'est ensuite envolé pour Berlin aux alentours de 15 heures.
Emmanuel Macron en Haute-Vienne aujourd'hui
Sa visite à suivre en direct tout au long de la journée
10H15 : Emmanuel Macron arrive dans un bain de foule à Saint-Léonard-de-Noblat. De nombreuses personnes interpellent le Chef de l'Etat sur différentes problématiques telles que l'agriculture, la santé ou la fin de vie.
"J'ai un message pour nos anciens pour qu'ils aient une fin de vie correcte" explique une employée d'Ehpad haut-viennois. "Ils ont travaillé toute leur vie, ils sont obligés de vendre leur maison pour rentrer en EHPAD, ils n'ont plus rien, ils n'ont plus que les soignants, ils voient peu leur famille à cause du covid, je demande juste un respect de la fin de vie pour les personnes âgées".
En réponse Emmanuel Macron évoque une "revalorisation de toutes les professions. Il y a besoin de recruter davantage". Il faut de la "formation" ajoute cette femme de Saint-Léonard.
"Que ceux qui peuvent rester à la maison y restent en étant accompagnés. Ceux qui veulent aller en établissement puissent y aller. C'est une question d'organisation" enchérit Emmanuel Macron.
"Et on n'est pas la France du bas, on est la France territoriale" ajoute-t-elle. "Où il y a beaucoup d'énergie et d'innovation. Le mot dignité que vous avez employé est le bon" conclut le Chef de l'Etat.
Dans la foulée, un homme soulève la question sensible de la Maison du dessin de presse de Saint-Just-le-Martel.
"Pourquoi ce salon a-t-il été délocalisé sur Paris ?". "Non" répond le Chef de l'Etat. "Les Parisiens ont-ils plus d'humour ?" poursuit cet anonyme dans la foule.
"Non le salon ne sera pas délocalisé. Et on va continuer de l'accompagner ce salon. On a vu avec la Région" répond Emmanuel Macron. "Après les attentats de Charlie Hebdo, il y a eu le souhait de monter un lieu un peu symbolique avec justement les dessins de presse. Et beaucoup ont plaidé pour Paris. Notamment la veuve de Georges Wolinski" explique le Président. "Tous souhaitaient que cette maison se situe dans la capitale qui a subi ces attentats. C'est un peu pour leur faire droit que l'on a choisi ce lieu à Paris. Mais cela ne remet pas en cause le festival de Saint-Just-le-Martel" conclut Emmanuel Macron.
Le Chef de l'Etat se prête bien volontiers aux selfies des passants et aux autographes.
La santé est une thématique très largement évoquée lors de ce déplacement présidentiel, notamment par rapport à la situation des soignants.
"C'est très dur. Regardez les chiffres, le tarif hospitalier n'a cesse de baisser en 2018. Cela veut dire qu'on a remis de l'argent dès 2018. On a encore accéléré avec le Ségur en 2022" argumente le Chef de l'Etat. "C'est très dur dans nos hôpitaux car ils ont l'impression de la fin de la continuité des soins. Donc les services d'urgence se prennent tout. Ils ont la pression du covid, la reprogrammation des soins. Pour ça on se bat tous ensemble. Mais ne me dites pas que c'est l'effet de la politique du gouvernement" affirme Emmanuel Macron.
"Allez voir les soignants" rétorque l'homme qui interpelle le Chef de l'Etat. Il s'agit de Damien Maudet, un militant de la France Insoumise en Haute-vienne. "Il y a 15% d'absence ne serait-ce qu'à Limoges. Dans les autres villes, c'est pareil ! Il y a les hôpitaux qui sont en train de craquer en ce moment. 5500 lits fermés en 2020, ce sont les chiffres de votre ministère ! "
Emmanuel Macron explique que les chiffres annoncés ne sont pas "justes". "La difficulté que nous avons aujourd'hui c'est l'absentéisme car vous avez des soignants fatigués car vous avez aussi un problème d'attractivité. Pour autant nous avons augmenté entre 184 et 400 euros par mois les soignants qui sont à l'hôpital" enchérit Emmanuel Macron.
"Vous pensez que c'est suffisant 183 euros de plus par mois ?" déplore le militant. Sa discussion avec Emmanuel Macron a duré plus de 10 minutes. "vous êtes président, vous pourriez empêcher de fermer des lits! " ajoute-t-il.
Mais pour Emmanuel Macron, le coeur du problème c'est l'absentéisme. "Je partage ce combat, mais on parle des deniers publics. On a fait un investissement massif et inédit dans nos hôpitaux. Simplement cet investissement, il faut le décliner dans la durée. Les choses ne sont pas aussi simples que vous les décrivez".
Un moment hors du temps. Emmanuel Macron en train de saluer les enfants de l'école de Saint-Léonard-de-Noblat. Il a demandé au professeur si le protocole covid est plus simple à appliquer. (On n'a pas la réponse).
Le Chef de l'Etat an ensuite visité la maison "France Services", qui regroupe les guichets de plusieurs services publics puis "l'escalier", un espace collaboratif et partagé avant d'échanger dans ce lieu avec des agents publics territoriaux dans ce lieu.
Emmanuel Macron a évoqué "la résilience du service public dans la crise, l'importance des services publics de proximité, les enjeux d'amélioration de la qualité du service rendu aux usagers ainsi que la redynamisation du territoire".
Dans son discours, Emmanuel Macron a souhaité donner quelques perspectives par rapport à la fonction publique et l'aménagement du territoire.
"Des fractures territoriales ont pu se créer dans notre pays durant ces dernières décennies. Nous avons un immense travail qui est de réussir à aménager notre territoire comme il se doit avec des axes routiers, ferroviaires avec les nouveaux moyens de connexion ... ce travail est toujours trop lent pour ceux qui ne sont pas connectés mais on travaille" affirme le Chef de l'Etat.
Puis en tout début d'après-midi, le Chef de l'Etat est parti à la rencontre de Robert Hebras, le dernier survivant du massacre d'Oradour-sur-Glane. Il l'a fait commandeur de l'Ordre national du mérite. C'est la troisième fois qu'Emmanuel Macron venait au village martyr aux côtés de Robert Hebras.
Vers 15H00, Emmanuel Macron a rejoint l'aéroport de Limoges et s'est envolé vers Berlin.