Le Salon International de l’Agriculture se déroule à Paris jusqu'au 3 mars 2024. L'occasion de découvrir Noémie Begoc, une jeune vétérinaire installée à Saint-Yrieix-La-Perche en Haute-Vienne. Sa mission : s’occuper des élevages dans ce territoire menacé par une pénurie de praticiens. Portrait de cette femme passionnée et solidaire des éleveurs.
Noémie Begoc, sortie de l’École de Toulouse il y a quatre ans, a intégré une clinique à Saint-Yrieix-la-Perche. Le jour où notre équipe de tournage s'est déplacée pour faire son portrait, la jeune vétérinaire soignait un veau sous perfusion depuis 24 heures.
Soigner la race bovine limousine, c'est le quotidien de Noémie. Au four et au moulin quotidiennement, elle se déplace constamment dans les exploitations. Un appui indispensable pour les éleveurs.
Ce jour-là, au Vigen (87), la vétérinaire passe des contrôles. Cent-soixante vaches à examiner pour vérifier si elles ne sont pas porteuses de la tuberculose. Après examen, tout est en ordre. Des auscultations faites dans l'urgence, le quotidien de Noémie.
Une vache qui ne peut pas vêler, pas mettre bas, un petit veau qui n'a pas été fait et qu'il faut perfuser... C'est vrai qu'il y a une grosse partie d'urgence quand même dans le boulot pour essayer de sauver des vies.
Noémie Begoc, vétérinaire
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Des contrôles faits en présence de l'éleveur qui n'est pas néophyte sur le plan sanitaire. Il cherche à être autonome, pour des raisons financières.
"C'est pas qu'on les aime pas nos vétos, mais quand même, on est obligés, précise l'éleveur. Si on ne faisait appel qu'aux vétérinaires, on n'arriverait pas à les payer non plus peut-être."
Les heures, Noémie ne les compte pas. Les gardes, les réunions de bureau, les centaines de kilomètres qu'il faut parcourir. Un choix de vie... à 28 ans.
"Quand on fait une césarienne à trois heures du matin avec l'éleveur, voilà, on raconte nos vies. Les éleveurs parlent de leurs problèmes et on parle de nos vies, c'est assez familial finalement, explique Noémie Begoc, au volant de sa voiture. C'est ce que j'adore le plus dans mon boulot, je pense."
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La période de vêlage approche. C'est l'heure des échographies. Des diagnostics et des pronostics.
On met la main dans le rectum, dessous il y a l'appareil génital. Cela permet de sentir si oui ou non il y a un veau dedans.
Noémie Begoc, vétérinaire
Dans ce territoire, les vétérinaires ne sont plus légion. Le risque de pénurie est bien réel. Et ce risque, Noémie en bien consciente.
"Il n'y a pas assez de vétos sortants de toute façon. Faire des vêlages etc, ça ne plaît pas à tout le monde. Je ne sais pas, on verra..."
En attendant, pas question de baisser les bras. Joueuse de rugby à ses heures perdues, la jeune femme continue de s'accrocher. En toute solidarité avec le monde paysan.
"Ils font quand même sept jours sur sept, 24/24, pour, derrière avoir des payes, des salaires assez bas. Je pense qu'il y a un gros manque de reconnaissance de la part de la profession. Il fallait que ça pète un jour ou l'autre.", conclut la jeune vétérinaire.
