Pendant longtemps, les agriculteurs étaient privés de vacances. Une époque révolue pour certains. Grâce au service de remplacement des salariés agricoles prennent le relais le temps des congés.
Elle connait chacune de ses vaches, au moment de donner les consignes Betty Allamargot, éleveuse à La Geneytouse en Haute-Vienne, fait attention de ne rien oublier.
Concentrée Marina Birot prend des notes scrupuleusement sur un petit carnet. Les veaux à surveiller, les mères, les rations, les points d’eau et même comment démarrer le « ranger » ce véhicule qui lui permettra de faire le tour des troupeaux.
La responsabilité d’une centaine de bêtes
Pour Marina, c'est la première rencontre.
La prise de contact avec le troupeau dont elle devra prendre soin pendant les 8 prochains jours.
"C’est une responsabilité. Il faut faire attention à beaucoup de choses. Il faut noter les petits détails qu’on doit faire comme la personne qu’on remplace." Explique Marina
Partir l’esprit tranquille
En quelques minutes, les deux femmes font le tour de la ferme. Le contact est bon, une relation de confiance doit s’instaurer.
"C’est tout notre capital. S’il se passe quelque chose, ca peut aller très vite sur un animal malade par exemple... avec la chaleur qu’on a en ce moment. Mais je suis contente, c’est une autre femme qui va me remplacer, c’est un point très positif pour moi." Ajoute Betty
Une femme remplaçante, ça n'est pourtant pas du goût de tout le monde dans un univers encore très largement masculin.
"Même si les mentalités changent il y a encore des endroits où ils ne veulent pas de femmes sur leur exploitation. Et ils refusent." Regrette Marina
Mais en 10 ans d'activité Marina se sent à sa place au milieu des animaux. Elle aime cette façon de travailler.
La routine ne fait pas partie de son quotidien.
"La semaine dernière j’étais 2 jours à un endroit 3 jours à un autre. Je suis occupée tout l’année en fait. Si certains se lèvent le matin en ne voulant pas aller travailler moi ce n’est pas mon cas."
Comme Betty, plus de 350 agriculteurs haut-viennois font appel au service de remplacement.
En cas d'accident ou de maladie, mais le plus souvent pour s'offrir des congés en famille.
Un moment rare
"On ne coupe jamais vraiment. J’ai le numéro de téléphone de Marina, donc pendant la semaine je vais l’appeler plusieurs fois. De tout façon, je ne peux pas laisser mes vaches plus de 8 jours. Au bout de 8 jours, il faut rentrer !"
Les vacances, pour Betty et sa famille, ce sera une semaine à Noirmoutier.
La première depuis 2 ans…