Après avoir connu un boom au cours des dernières années, les brasseries locales sont aujourd’hui confrontées à l’inflation et à la hausse des coûts de l’énergie. En Haute-Vienne, un petit brasseur explique sa recette pour faire face.
C’est une activité qui a connu un véritable boom au cours des dix dernières années. Les brasseries se sont développées un peu partout, autour d’un modèle économique souvent similaire : la micro-brasserie locale, artisanale et indépendante. Aujourd’hui, on en compte près de 2500 en France et une vingtaine en Limousin.
Parmi elles, celle de Régis Weiss. Ce jeune homme originaire d’Alsace, a installé il y a quatre ans, sa brasserie artisanale près d’Oradour-sur-Vayres, en Haute-Vienne. Malgré des débuts prometteurs, il se retrouve confronté aujourd’hui à la hausse du coût des matières premières et de l’énergie : plus 30% pour le verre et le gaz et plus de 5 à 10% pour le houblon et le malt. Impossible pour lui de répercuter cette hausse sur les consommateurs, car selon lui « ils ne viendront plus acheter nos bières ».
La solution pour lui passe donc par son modèle économique : la nanobrasserie. Un système de production « bridé » qui l’oblige à ne pas produire plus 135 litres par semaine et qui lui permet de travailler seul.
J’ai des coûts réduits par rapport au micro-brasseries (…), ce qui me permet d’être un peu plus souple et de résister par rapport à la hausse de ces coûts.
Régis Weiss, fondateur de la brasserie Gemm'7
Alors que la production des micro-brasseries tourne autour de 300 hectolitres annuels, le jeune Haut-Viennois se cantonne à brasser 50 hectolitres de bière biologique par an. Résultat, quand certains de ses collègues ont déjà dû se résoudre augmenter leurs prix, Régis Weiss résiste pour l’instant : « Ça marche bien, mes clients sont satisfaits et ça me permet de vivre correctement sans avoir tout le stress avec une activité où il y aurait des charges plus importantes ».
Un modèle économique original, bien loin des normes de l’industrie agroalimentaire, qui pour l’instant semble faire ses preuves face à l'inflation.