Vol d'un vénérable nénuphar à l’arboretum de La Jonchère-Saint-Maurice en Haute-Vienne !

Vol peu banal, sans doute la semaine dernière, à l'arboretum de La Jonchère-Saint-Maurice en Haute-Vienne : celui du seul, mais ô combien majestueux, nénuphar de son plan d'eau !

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On a beau savoir que l'on vit une époque formidable, on n'en demeure pas moins surpris quasi quotidiennement !

Encore que si la surprise était réelle, elle était toutefois teintée d'indignation, la semaine dernière, pour une bénévole de l'association Pierres et arbres qui, en collaboration avec la commune et l'Office National des Forêts, contribue à la vie de l'arboretum de La Jonchère-Saint-Maurice en Haute-Vienne.
 

Alors qu'elle retrouvait, en ce déconfinement, son cher cadre de verdure, quelle ne fut pas sa surprise donc, et son indignation itou, en découvrant que l'unique nénuphar du plan d'eau avait tout bonnement disparu !

Et ce n'était pas un petit nénuphar, je vous assure !
Cela fait quinze ans que je viens là, il existait déjà. Il avait au moins vingt ans. Et il faisait facilement deux mètres cinquante d'envergure ! Il n'y avait plus qu'un trou, au milieu des algues alentours...

Intriguée, la bénévole trouva des traces de pas qui menaient jusqu'à la route... et plus rien !

Il a du être volé, je ne vois pas autrement. Et c'était prémédité, parce que si le nénuphar était sur la partie haute du plan d'eau, celle peu profonde, environ cinquante centimètres, il faut quand même des bottes, c'est plein de vase. Et sans doute des outils. Et puis, vu la taille, cela m'étonnerait qu'une seule personne ait pu faire ça.

Un voleur, ou un « gang des nénuphars », qui devait tout de même avoir, sinon les pouces verts, du moins quelques connaissances sur la famille de notre vénérable plante aquatique !

En effet, les nénuphars, dicotylédones, c'est à dire à deux feuilles présentes dès la germination, et de la famille des nymphéacées, sont des plantes sans racines mais à rhizomes. Et on peut les planter, si tant est que le terme soit exacte, justement en cette période, en vrai de mi-mars à mi-octobre. Mais pour une floraison maximale de la plante, il faut compter sur un ensoleillement de minimum six à sept heures par jour... Les jours actuels s'annoncent donc propices, et l'on peut escompter que la plante dérobée embellit désormais le bassin ou le plan d'eau du voleur indélicat.
 

Dans un plan d'eau, les nénuphars ne sont pas que décoratifs. Ils contribuent à l'équilibre du milieu, préservant notamment de la prolifération d'algues. Rôle qu'assumait plus qu'imparfaitement ce seul nénuphar dans sa partie du plan d'eau, mais on dit qu'il servait d'abri à une carpe koï sans doute un jour déposée là. De plus, son âge, sa taille et sa présence unique lui conférait une véritable valeur patrimoniale et romantique.

Sans oublier un rien pécuniaire... !

L'auteur de ces lignes, totalement néophyte ou presque en matière de nénuphar, aura en effet découvert, avec une basique et rapide recherche Internet, que le prix d'achat d'une seule et simple de ces plantes, sans comparaison donc avec celle de La Jonchère-Saint-Maurice, oscillait entre 7... et 70 euros !

La mairie, qui s'était déjà vue dérober précédemment des érables du Japon plantés en jardinières, a bien déposé une main courante, mais sans espoir. « Heureusement, ce nénuphar est sans commune valeur avec les arbres de notre arboretum, mais tout de même, c'est d'une bêtise et d'une malveillance... » nous a confié Jean-Marie Horry, le maire de la commune. Qui venait tout de même de recevoir une bonne nouvelle : un habitant de Bonnac-la-Côte, toujours en Haute-Vienne, avait fait savoir qu'il disposait de plein de nénuphars, et qu'il était tout disposé à remplacer celui volé !
De l'origine du nénuphar et de sa place dans la querelle sur l'orthographe
Pour qui s'en souvient, le nénuphar, au début des années 1990, a cristallisé les polémiques sur la réforme de l'orthographe.
On parlait même alors, d'un côté, de « guerre du nénuphar », de l'autre, de « guerre du nénufar » !

À l'origine, le mot serait issu de « l'arabo-persan », voire de l'égyptien, sinon du sanskrit. Et c'est le « f » seul, qui alors prévalait.
Si le latin médiéval l'écrivait « ph », l'Académie Française, jusqu'en 1935 privilégiait elle aussi le seul « », ayant juste ajouté à un moment un accent aigu.
Puis alors, dit on inspirée par les Nymphes, elle choisit le « ph »...
Jusqu'en 1990, où elle préconisa de revenir à l'orthographe d'origine, avec le « ».

L'auteur de ces lignes, déjà cité, et qui trouvait dans cette histoire sa seule connaissance en matière de nénuphar, a donc opté lui pour le « ph ». Non qu'il ait choisi son camp, mais parce qu'il est d'une génération à qui l'école le lui a ainsi inculqué, et d'autant qu'il s'en souvienne, à coups de dictées et/ou de « lignes » cuisantes...
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