A Bayonne et à Lormont, en Gironde, des centaines de lycéens se mobilisent ce lundi 3 mai devant leurs établissements. Ils protestent contre les conditions dans lesquelles leurs examens vont se dérouler et s'estiment insuffisamment préparés aux épreuves imposées par la réforme du bac
A Lormont, ils sont plus de 200 élèves, rassemblés devant les grilles du lycée des Iris. Les élèves sont arrivés vers 7 heures ce matin, mais refusent de rentrer en cours. Une banderole cible le ministre de l'Education nationale, accusé de vouloir "niqu** le bac", une autre assume de vouloir "faire plier Blanquer".
Ces lycéens répondent à l'Unl, l'Union nationale lycéenne, qui appelait à des blocages partout en France en ce jour de rentrée scolaire.
"Impossible de tout apprendre en étant en cours la moitié du temps"
Le motif de leur colère, ce sont les épreuves du baccalauréat, épreuves anticipées de français pour les élèves de premièe, ainsi que celles de philosophie et le grand oral pour les classes de Terminale. Des épreuves nouvelles, imposées par la réforme du baccalauréat, et pour lesquelles les candidats, qui ont passé plusieurs semaines à se préparer en distanciel, ou en demi groupes, ne se sentent pas suffisamment préparés.
"Notre première revendication, c'est l'annulation des épreuves de fin d'année au profit d'un contrôle continu. Nous demandons également des sessions de rattrapage pour ceux qui n'auraient pas réussi ce contrôle continu, explique Théophile de Launay, en classe de 1 ère. On est en cours une semaine sur deux, c'est impossible de tout assimiler, de tout apprendre en étant en cours la moitié du temps".
Les lycéens demandent également à ce que les élèves de bac pro n'ayant pas pu trouver de stage en raison de la crise sanitaire ne soient pas pénalisés. "Ici aux Iris, nous, tous les bac pro ont un stage, mais on sait que dans plein de lycées de France ce n'est pas le cas", poursuit Théophile.
L'indulgence du jury
A compter de 10 heures ce lundi, les élèves ont finalement accepté de rentrer dans l'établissement, et de poursuivre le sit-in dans la cour. "Je comprends qu'ils puissent être inquiets par rapport à ces nouvelles épreuves. Mais de notre côté, on a fait ce qu'il fallait pour qu'ils puissent passer leurs épreuves dans les meilleures conditions possibles, avance le proviseur Christian Baris, On sait que les jurys seront indulgents et tiendront compte des conditions qui ont été difficiles pour eux cette année".
"Le ministre ne répond pas aux inquiétudes des élèves, estime de son côté Fabienne Sentex, professeure d'histoire géographie (SNES), qui dénonce des inégalités. Il n'y a pas un établissement qui fonctionne de la même manière, les élèves ont eu des préparations très différentes aux examens, et notamment au grand oral, dont le coefficient est très important.
Le ministre nous demande de faire preuve de bienveillance. Mais la bienveillance, ce n'est pas une notation. Leur revendication de ne pas avoir de grand oral est légitime.
A Bayonne également, une centaine d'élèves s'est rassemblée ce lundi matin devant le lycée Cassin dès 6 heures 30, avec des revendications similaires.
"Le grand oral est censé être décisif, mais ça reste très flou. On ne comprend pas sur quoi on va être évalués, mais on sait déjà que c'est plus sur la forme que sur le fond, déplore Nathanël, lycéen, qui considère manquer de préparation.
On a eu beaucoup de cours en distanciel, certains avaient des problèmes de connexion qui compliquaient la tâche encore plus. Je ne me sens pas prêt du tout, c'est une période vraiment difficile."