18 ans de réclusion pour le jardinier

Neil Ludlam, a été condamné vendredi soir à dix-huit ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Dordogne.

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24 - Le jardinier passe aux Assises

Un jardinier anglais est accusé d'avoir tué son compatriote et employeur. Son procès se tient aux Assises de la Dordogne.

La cour d'assises de Dordogne jugeait depuis mardi le meurtre d'un riche Britannique installé à Plaisance par l'un de ses compatriotes, un jardinier, extradé vers la France moins d'un mois après les faits.

L'avocat général Charles Charlolois avait requis vingt ans de réclusion à l'encontre de l'accusé qui comparaissait depuis mardi pour l'homicide volontaire, le 26 juin 2009, de Peter Fuller, alors âgé de 67 ans, lors d'une soirée très alcoolisée au cours de laquelle il avait frappé sans ménagement la victime.

Dans un réquisitoire implacable, laissant peu de brèches exploitables par la défense du jeune homme renvoyé devant les assises, M. Charlobois s'est attaché, en premier lieu, à démontrer la culpabilité du jardinier employé depuis trois semaines par la victime qui rêvait de transformer sa propriété de Dordogne en golf.


Pour lui, Neil Ludlam, qui a reconnu être l'auteur des coups, avait la volonté de tuer, son geste n'étant pas le résultat d'une bagarre ayant mal tourné: 59 zones du corps de la victime étaient ensanglantées et, lorsqu'il a fait usage d'un couteau, il a frappé des zones vitales comme la tête et le thorax.

"C'est un étonnement et une déception, étonnement de voir la gravité de la sanction (...) et que l'on retienne l'intention d'homicide", a déclaré à l'issue du verdict, l'avocat du jardinier, Me Philippe De Caunes.

Neil Ludlam, 33 ans, avait été renvoyé devant la cour le 26 octobre 2011 pour l'homicide
volontaire de Peter Fuller, âgé au moment des faits de 67 ans, vivant par périodes
dans sa grande propriété de Mirandes, à Plaisance (Dordogne) où il rêvait d'installer un golf.

La victime, ex-ingénieur chez Total, avait été retrouvée le 27 juin 2009, allongée sur le ventre dans une mare de sang, par un ami et son ex-épouse. A plusieurs endroits de la maison, sur les sols, dans l'évier de la cuisine, le bar, des traces de sang et de lutte avaient été découvertes. Deux voitures manquaient.

Peter Fuller, était, selon le rapport d'autopsie, mort 22 heures plus tôt notamment en raison d'un coup de couteau dans son poumon droit. Rapidement, l'enquête s'était concentrée sur Neil Ludlam, un joueur de cricket sans passé judiciaire, employé depuis trois semaines comme jardinier par Peter Fuller.

Le 27 juin, moins de 24 heures après son décès, un agent de comptoir de l'aéroport de Mérignac, près de Bordeaux, se souvenait avoir vendu un billet à Neil Ludlam, assurant que l'homme paraissait nerveux et pressé d'être enregistré.

Neil Ludlam a décollé vers 16h45 pour Londres, où la police, alertée par ses homologues
en France, l'attendait. Le 21 juillet, il a été transféré en France. Le jeune homme a reconnu une violente bagarre avec son employeur, sans toutefois admettre lui avoir asséné des coups de couteau. Une bagarre déclenchée selon lui par des mots désobligeants de l'un et de l'autre sans doute sous l'influence de l'alcool.


Peter Fuller lui aurait notamment dit qu'il voulait avoir des relations sexuelles avec sa mère et il aurait "vu rouge", selon son avocat Me Philippe De Caunes. "Il est animé d'énormément de remords, il va s'excuser et il assume", ajoute-t-il. L'expertise psychologique a conclu que Neil Ludlam, dont les parents ont divorcé lorsqu'il avait un an et sans stabilité professionnelle, a "une personnalité mal structurée comportant des traits borderline assez marqués", sans pour autant être atteint d'une maladie altérant son discernement.

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