Près de 50 bulgares ont été délogés d'un terrain qu'ils occupaient à Villenave-d'Ornon, près de Bordeaux.
Squatt évacué à Villenave d'Ornon
Ecoutez l'interview de Fanny Larroux de Association humanitaire Procom. "Il faut quand même prendre en compte ces gens, ils sont là donc il faut trouver des solutions".
Un campement de bulgares a été détruit hier par les forces de l'ordre à Villenave-d'Ornon dans la banlieue bordelaise. Près de 50 hommes, femmes et enfants s'y étaient installés depuis plusieurs mois. C'est le préfet qui a ordonné l'évacuation sur réquisition du propriétaire et décision de justice.
Ces familles bulgares avaient bâti une "résidence" de fortune dans une ancienne usine désaffectée de la société SAS Pablo. Avec caravanes et abris. Les enfants étaient scolarisés dans des établissements à proximité.
Plusieurs associations tel Médecins du Monde ou Procom dénoncent cette façon de faire des autorités, sans solution de relogement satisfaisante.
Dans un communiqué la préfecture de la Gironde précise que ce terrain était occupé de façon illégale et qu'une "solution d’hébergement temporaire" leur a été proposée "qu’elles ont toutes refusé". A savoir une nuit d'hôtel où les familles auraient été séparées.
Elles ont finalement trouvé refuge sur un autre terrain de la commune, près d'un complexe sportif, mais elles ne pourront pas y rester, un évènement étant prévu sur le site ce week-end.
Un problème pris très au sérieux par la préfecture de la Gironde
Ces familles avaient déjà été expulsées d'un précédent squatt, à Floirac, en juin 2010, une autre cité de l'agglomération bordelaise.
Ce n'est pas la première fois que les forces de l'ordre sont ainsi envoyées pour évacuer des terrains occupés illégalement en Gironde. Le préfet Patrick Stéfanini se dit déterminé "à traiter le problème des squats sur l’ensemble de l’agglomération bordelaise, d’une part parce que l’extrême précarité des conditions de vie dans ces squats constitue un risque grave pour la santé des occupants, et d’autre part, parce qu’ils favorisent le développement d’activités illicites constitutives de nombreux troubles à l’ordre public".
Selon les services préfectoraux il y aurait environ 600 personnes rescencées dans les différents squatts de l'agglomération bordelaise. La politique d'éloignement des personnes en situation irrégulières avait été mise en place pour tenter de résorber ce phénomène. De même que la MOUS : la maïtrise d'oeuvre urbaine et sociale qui sert à "accompagner l’insertion des familles présentant de bonnes perspectives d’intégration".
Cependant, "ces mesures s’avèrent insuffisantes" selon Patrick Stéfanini, "au regard de l’ampleur du phénomène qui ne cesse de progresser".
Le préfet annonce qu'il souhaite que de "nouvelles actions soient engagées en complément de celles déjà mises en œuvre". Il a ainsi donné les instructions nécessaires pour que "les squatters en situation irrégulière quittent le territoire soit par des départs volontaires organisés par l’OFII, soit en application d’arrêtés de reconduite à la frontière".
16 autres squatts que celui de Villenave d'Ornon feraient l'objet actuellement d'une procédure judiciaire autour de Bordeaux avec menace d'expulsion.