Ils ont obtenu leur pré-retraite grâce à des attestations sur l'honneur. Aujourd'hui ils sont accusés de fraude
Bordeaux : manifestation des retraité "recalculés"
Rassemblement régional ce mardi des retraités dits "recalculés". Plusieurs années après l'obtention de leur pré-retraite, la sécurité sociale estiment qu'ils doivent rembourser des prestations indues. Cela peut aller jusqu'à 100 000 euros. Certains ne touchent donc plus leur retraite.
1500 dossiers de retraite en France, 170 en Aquitaine, sont passés au crible et « recalculés » par la mission nationale de contrôle de la sécurité sociale.
La loi Fillon de 2003, organisait le départ en pré retraite pour les salariés ayant travaillé sur une longue durée c’est-à-dire ceux qui sont entrés très jeunes sur le marché du travail. Mais à l’époque, à 14 ans, on ne bénéficiait pas toujours de bulletins de salaire. Si bien que l’Urssaf avait validé le recours à une déclaration sur l’honneur confirmée par deux témoins pour la prise en compte des premiers emplois.
Alors que le système a été durci en 2008, la sécurité sociale revient donc sur ces dossiers et accuse certains bénéficiaires de fraude à cotisation.
Elle réclame le remboursement d’indus allant jusqu'à 100 000 euros si bien qu’un certain nombre de ces retraités se retrouvent sans revenu et se disent humiliés par ces accusations.
La sécurité sociale quant à elle justifie ces contrôles par le grand nombre de cas ayant eu recours à ces attestations sur l’honneur alors que ce devait être exceptionnel. Elle assure avoir constaté des fraudes manifestes comme le recours à de faux témoignages.
Par ailleurs, elle s’est aperçue que certaines entreprises, ayant favorisé le départ en pré-retraite de leurs salariés, revenaient de manière récurrente dans ces dossiers. Mais à ce jour, elles ne sont pas inquiétées.
Sur les 170 dossiers mis en doute en Aquitaine, les 2/3 auraient toutefois été régularisés.
Les retraités dits « recalculés » manifestaient leur colère devant la Bourse du travail ce mardi à Bordeaux.